Maroc : un plan Marshall pour moderniser Casablanca
Le 11 octobre 2013, le roi du Maroc dénonçait la gestion de la ville : «Casablanca est la ville des disparités sociales les plus criantes, où se côtoient les catégories riches et les classes pauvres. C'est la ville des gratte-ciel et des bidonvilles. C'est le centre de la finance et des affaires, mais aussi de la misère, du chômage et d'autres maux, sans parler des déchets et des ordures qui en ternissent la blancheur et entachent la réputation.»
Ce plan, dont 140 millions d’euros (1,6 Md de dirhams) ont déjà été débloqués par le ministère de l’Intérieur, comporte, comme l’ont précisé les acteurs municipaux en charge du projet, des actions prioritaires sur le moyen terme pour «changer la face de Casablanca». Une ville où la vétusté d'une partie de l’habitat et le délabrement des infrastructures routières portent préjudice à son développement et son image.
Toute la région est concernée
Les projets de rénovation vont de l’amélioration des transports en commun (création d’un métro aérien en 2018, développement de RER, tram, 200 nouveaux bus, développement et création d’autoroutes et de routes, réfection de la voirie pour fluidifier le trafic) à l’éclairage public ou à la gestion des déchets (usine de valorisation des déchets ménagers). Ils couvrent aussi la sécurité (caméras de surveillance) et les raccordements en eau potable et en électricité pour les foyers qui en sont privés.
Les grands axes du plan font également état de la réalisation de zones d'activités. Autant d’actions qui, selon le site d'infos 360, veulent «encourager l'investissement, soutenir le pôle financier de Casablanca, rénover l'aéroport Mohammed V et mettre en œuvre la régionalisation avancée».
A la mairie, on a souligné que ce programme devrait être mis en œuvre «avec des projets réalisables touchant l'ensemble de la région et tous les secteurs notamment le transport en commun».
Interview du maire de Casablanca, Mohamed Sajid
Ce plan ambitieux, dévoilé il y a quelques mois, devrait permettre à quelque 50.000 habitants (3,5 millions de Casablancais) d’être enfin connectés à un réseau de collecte des eaux usées. Et aussi de désenclaver des quartiers périphériques, comme «les douars des Mkanssa et ceux de Sidi Ahmed Belahcen dans le sud-est de la ville, oubliées du schéma d’urbanisation, (qui) ne disposent pas d’accès à l’eau ni à l’électricité, et ne possèdent ni routes ni ruelles », comme l’indique TelQuel.
Pour autant, selon le site marocain, «une quarantaine de conseillers communaux ont dénoncé le processus de mise en place du plan d’urgence et pointé du doigt les limites de la gouvernance locale» qui les ont exclus de son élaboration.
Casa s'en sort moins bien que Fès et Marrakech
Quoi qu’il en soit, ce plan est essentiel pour cette ville qui «n’arrive pas à se mettre au diapason des capitales mondiales modernes», et souffre, selon La nouvelle T.com «d’anarchie, de désordre et d’abandon».
On peut se demander comment les fonds seront réellement utilisés. Actuellement, avec un budget qui «dépasse de trois ou quatre fois ceux de Marrakech et Fès», Casablanca s’en sort moins bien que ces deux villes «qui connaissent un développement urbain correct».
Aujourd’hui, le mot d’ordre, c’est la mobilisation d’urgence. Espérons que les milliards de dirhams débloqués désenclaveront effectivement la capitale économique du Maroc. Et rendront son lustre à la Ville blanche qui brigue une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
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