Mauritanie: libération du président renversé par un putsch
Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été remis en liberté ce matin. Il était détenu depuis le putsch d’août dernier par la junte militaire désormais au pouvoir.
C’était une demande pressante de la communauté internationale. La junte militaire au pouvoir en Mauritanie a finalement accepté de libérer ce matin le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Un geste de bonne volonté pour éviter les sanctions de l'Union européenne.
"Quatre véhicules militaires sont venus le chercher à Lemden, son village natal situé à 250 km de la capitale pour le ramener aux premières heures à Nouakchott", a déclaré une source sécuritaire, ne souhaitant pas être citée. "Il a été déposé par les militaires chez lui, à son domicile privé de Nouakchott. Il est désormais libre de ses mouvements", a ajouté cette source.
Le président mauritanien avait été renversé le 6 août par un coup d'Etat, un an et demi à peine depuis son élection à la tête du pays. Il était depuis officiellement placé "en résidence surveillée" par la junte dirigée par l'ex-chef de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, au pouvoir depuis le putsch.
Réconciliation nationale difficile
"La libération vise à préparer le terrain aux discussions pour la réconciliation nationale qui doivent commencer le 27 décembre", a estimé hier au Caire un haut responsable de la Ligue arabe, qui a requis l'anonymat.
Le gouvernement mis en place après le putsch va organiser la semaine prochaine ce qu'il appelle "des états généraux de la démocratie", journées de concertation qui doivent notamment fixer la date d'une élection présidentielle.
Il demande à "tous les acteurs politiques d'y prendre part" mais les opposants au putsch ont toujours dit qu'ils n'y participeraient pas, puisque le rétablissement du président Sidi reste leur priorité. Le président élu lui-même a dit "catégoriquement non" à la
"concertation", dans un entretien au journal français Le Monde daté de dimanche.
Edwige Coupez avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.