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«Timbuktu»: un film... africain aux Oscars

«Timbuktu», le film du Mauritanien Abderrahmane Sissako, est en lice pour le meilleur film en langue étrangère aux Oscars. Il est l'un des rares films africains à avoir attiré l'attention de l'académie américaine des arts et des sciences.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Extrait de «Timbuktu», le film d'Abderrahman Sissako. (Le Pacte)

Avec Timbuktu, la Mauritanie devient le quatrième pays africain à avoir l'honneur de figurer dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère aux Oscars. La coproduction franco-mauritanienne, présentée sous la nationalité de son réalisateur, succèdera-t-elle à La Grande Bellezza du réalisateur italien Paolo Sorrentino lors de la 87e cérémonie des Oscars qui se déroulera dans la nuit  du 22 au 23 février 2015 au Dolby Theather à Los Angeles ? 

La performance serait, encore une fois, historique tant les films africains sont rarement (un euphémisme) représentés aux Oscars. C’est par le biais de la coproduction que les nations africaines ont été remarquées par la célèbre académie américaine des arts et des sciences. Trois œuvres, originaires du continent, se sont arrogées la précieuse statuette. Z (1969), film franco-algérien de Costa-Gavras, remporte la statuette en 1970. Sept ans plus tard, le continent est de nouveau à l'honneur. La victoire en chantant (1976), signé Jean-Jacques Annaud, concourt alors pour la Côte d’Ivoire en 1977. L'œuvre est cette fois-ci une coproduction entre la France, la Côte d'Ivoire, la Suisse et l'Allemagne de l'Ouest d'alors. En 2005, c’est le film sud-africain Tsotsi réalisé par Gavin Hood qui décroche l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Côté nominations, l'Algérie et l'Afrique du Sud battent aussi le haut du pavé. Leurs productions sont celles qui ont été le plus citées dans cette catégorie. Le Bal (1983) d'Ettore Scola est nommé aux Oscars en 1984. Deux ans plus tard, ce sera le cas pour Poussière de vie (1995) du cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb, un recordman de la présence africaine et algérienne aux Oscars. Le réalisateur aura attiré l'attention aux Oscars trois fois. Ces films Indigènes (2006) et Hors-la-loi (2010) sont respectivement en cours pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2007 et 2011. Les films Yesterday (2004) de Darrell Roodt pour l'Afrique du Sud, et La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo (1966) pour l'Algérie (encore) ont également été sélectionnés dans la section meilleur film en langue étrangère l'année suivant leur sortie.

Si cette catégorie donne souvent l'occasion de découvrir les cinématographies du monde, force est de noter à quelques exceptions près que les œuvres du continent l'auront peu refleté culturellement.  

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