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Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de l'ONG Acted sur l'attaque meurtrière au Niger

Sept humanitaires et leur guide ont été tués dimanche dans la réserve de Kouré.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des responsables d'Acted participent à une conférence de presse sur une attaque meurtrière au Niger, le 10 août 2020. (MARTIN BUREAU / AFP)

"C'est un drame absolument sans précédent à Acted et à Impact." L'ONG Acted, qui employait avec Impact certaines des victimes de l'attaque meurtrière au Niger, a organisé une conférence de presse, lundi 10 août, au lendemain des faits. Ses dirigeants ont dénoncé "un acte barbare, inqualifiable".

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Une attaque survenue "vers 11h30"

"A 8h30, hier, sept de nos staf d'Impact et d'Acted sont partis dans le parc de Kouré, a raconté Marie-Pierre Caley, la directrice générale d'Acted. A 9h30, ils ont confirmé, selon les protocoles habituels, leur arrivée au parc. (...) Vers 11h30, il y a eu une attaque, la première dans cette zone extrêmement fréquentée par l'ensemble de la communauté internationale."

"En début d'après-midi, nous avons été informés par les gardes forestiers qu'un véhicule d'Acted avait été retrouvé calciné, a poursuivi Marie-Pierre Caley. En liaison avec l'ambassade, un véhicule Barkhane et une ambulance ont été envoyés sur place et ils ont trouvé huit corps." L'identification des corps a eu lieu en fin de soirée à Niamey.

Quatre femmes et quatre hommes tués

Sept membres des deux ONG, dont six Français, ainsi que leur guide dans ce parc de girafes, ont été tués : quatre femmes et quatre hommes, âgés d'"entre 25 et 50 ans", selon Acted. L'une des victimes était un volontaire international, qui quittait la capitale Niamey pour la première fois depuis le début de sa mission.

Les sept humanitaires étaient "basés à Niamey" et "occupaient des fonctions plutôt de support au sein de l'organisation : logistique, financier, administratif", a précisé Acted, soucieuse de préserver l'anonymat des victimes. "On avait un chauffeur d'Acted", a souligné l'ONG. Le guide avait été recruté à l'entrée du parc pour "assurer la sécurité des visiteurs".

Des protocoles de sécurité très stricts

Acted a défendu ses mesures de sécurité "extrêmement drastiques", y compris lors des rares moments de repos et de loisirs de son personnel. Cette excursion touristique avait été organisée et signalée à la direction parisienne de l'ONG plusieurs jours en amont, avec des vérifications sur la sécurité sur place.

A priori, la zone ne présentait pas de danger particulier. "Nous venons de perdre des amis dans la seule zone jaune [du Niger] où il n'y a besoin que d'une surveillance renforcée pour se déplacer, souligne Acted. C'est la capitale, une route de 100 km et un parc. C'est un paradoxe tragique que ce soit précisément là que cet horrible événement ait pu se produire." 

Le pays, partout ailleurs classé orange ou rouge par le ministère français des Affaires étrangères, est en proie à des attaques menées par des groupes jihadistes.

L'ONG a précisé que "les staffs d'Acted ne voyagent qu'en véhicule d'Acted" et que "nous n'acceptons jamais la moindre arme dans nos véhicules". "Nous pouvons parfois accepter des escortes armées", ce qui n'était pas le cas dimanche.

Une plainte bientôt déposée

L'avocat d'Acted a annoncé que l'ONG allait, dans les prochains jours, "déposer une plainte pénale pour que soit éclairci ce qui s'est passé, pour que les familles sachent ce qui s'est passé précisément, si c'est une attaque d'opportunité, est-ce que c'était planifié, est-ce que c'est quelque chose qui risque d'arriver de nouveau".

Le directeur du développement d'Acted, Frédéric Roussel, n'a écarté aucune piste mais a indiqué qu'il pourrait s'agir "a priori d'une attaque d'opportunité par un petit groupe isolé de criminels". Acted n'était "pas une cible, que je sache", a-t-il ajouté.

Un appel à la mobilisation internationale

Lors de cette conférence de presse, Acted a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures pour protéger les humanitaires. "Je trouve vraiment déplorable cette situation où, d'un côté, la communauté internationale demande aux ONG de prendre des risques pour aider des gens à ne pas mourir de faim, de soif, de maladie dans des conditions atroces, a précisé Frédéric Roussel. De l'autre, je constate que les humanitaires, qui étaient autrefois des personnes inviolables et sacrées, sont devenues au fil des ans des victimes collatérales, et maintenant des victimes prioritaires (...) et les cibles les plus faciles."

Nous trouvons que la communauté internationale a failli.

Frédéric Roussel

directeur du développement d'Acted

Acted a ainsi appelé le Conseil de sécurité des Nations unies et les gouvernements, dont la France, à "porter dans tous les forums internationaux la question de la sécurité et de l'inviolabilité des humanitaires". L'ONG a demandé "des efforts juridiques" sur ce point.

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