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Témoignage franceinfo "Elle ne supportait pas de rester passive, elle ne faisait rien à moitié" : l'hommage de la sœur de Charline Fouchet, humanitaire française tuée au Niger

Pour Sarah, l'engagement des six humanitaires assassinés mérite un hommage national, "mais ce n'est pas ce qui nous consolera", confie la jeune femme.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Charline Fouchet, employée de l'ONG Acted, l'une des victimes de l'attaque au Niger. (FRANCE TELEVISIONS)

"Elle faisait des choses que peu de gens sont capables de faire", a témoigné mardi 11 août sur franceinfo Sarah, à propos de sa sœur Charline, 30 ans, tuée avec cinq autres humanitaires français et deux Nigériens dimanche dans une attaque dans le sud-ouest du Niger.

Fière d'avoir une sœur engagée

Sarah se dit très fière de l'engagement humanitaire de sa sœur. Charline prenait "ce genre de risques, et en même temps elle savait qu'il y avait des besoins", a-t-elle expliqué.

Elle ne supportait pas de rester passive. Charline, c'était des débats à n'en plus finir, elle ne faisait rien à moitié.

Sarah, à propos de sa sœur Charline

à franceinfo

"Elle se donnait toujours les moyens d'aller jusqu'au bout. Ca la rendait hors d'elle de se sentir impuissante. Elle contribuait à sa manière à aider. Pour nous c'est une fierté", poursuit la sœur de l'humanitaire.

Charline se pensait en sécurité au Niger

D'après Sarah, Charline ne se sentait pas particulièrement en insécurité au Niger. "Elle avait déjà fait deux ans au Nigeria", raconte-t-elle. "Pour elle le Niger c'était plus sûr", même si "elle savait dans quoi elle se lançait en partant au Niger. Elle savait qu'elle n'était pas libre d'aller n'importe où." La veille de l'attaque, les deux sœurs se sont entretenues au téléphone. "Elle sortait de 15 jours de confinement en étant arrivée à Niamey, elle était sortie une seule fois avant juste autour de chez elle.

Elle m'a appelée deux fois pour me dire 'demain, je vais voir des girafes'. Elle partait en pensant faire une journée découverte"

Sarah

franceinfo

"Bien sûr qu'on aurait aimé que ça ne soit pas elle dans cette voiture, et en même temps on ne pouvait pas la garder en cage”, témoigne Sarah. “Elle avait besoin de partir, de voyager. Elle aurait été malheureuse de ne pas le faire. Ca aurait pu arriver n'importe où. Nous, on sort de chez nous ou on va voir un concert au Bataclan et tout s'arrête..."

Une médiatisation dure à gérer

Le gouvernement n'a pas encore décidé quelle forme prendrait l'hommage aux six humanitaires français. Sarah est partagée quant à l'idée d'un hommage national pour Charline. "C'est compliqué parce qu'on ne sait pas quand les corps vont être rapatriés. Pour le moment on ne sait rien, mis à part qu'elle s'est fait assassiner", explique-t-elle.

C'est tellement médiatisé, on a l'impression qu'elle nous échappe une deuxième fois.

Sarah

à franceinfo

Après, les circonstances font que je pense que les six personnes qui étaient là-bas méritent un hommage national, mais ce n'est pas ce qui nous consolera. C'est mérité mais c'est dur de devoir gérer ça en plus du fait de l'avoir perdue", confie la soeur de Charline.

L'hommage de la soeur de Charline Fouchet, humanitaire française tuée dimanche au Niger, sur franceinfo

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