Les «miraculés» des télévangélistes nigérians
TB Joshua, le plus célèbre «prophète» nigérian soigne les malades d'une pression de la main. Chaque semaine, il réalise des «miracles» devant des dizaines de milliers de personnes réunies dans son église de Lagos. Des messes diffusées simultanément sur sa propre chaîne de télévision et sur le web. Un véritable jack-pot financier pour le télévangéliste.
Les fidèles affluent du monde entier pour être guéris de la main de Joshua. Ainsi, Felix Ferandes, un Espagnol, certifie avoir surmonté une maladie neurologique dégénarative grâce au prêcheur nigérian : «J'étais un peu nerveux quand il a commencé à me soigner. Je sentais la pression monter. Quand le prophète a dit ''vous êtes libres'', je me suis levé et c'est comme si je n'avais jamais été malade.»
La religion est omniprésente au Nigéria, un pays partagé entre la nord musulman et le sud majoritairement chrétien. Les non-croyants y sont rares. Pourtant certains, comme Bamidele Adeneye, doutent des capacités salvatrices des télévangélistes : «Quelqu'un qui n'a jamais pu entendre ou parler, se met soudain à parler anglais après avoir été sourd pendant 35 ans. Les gens y croient et donnent de l'argent. C'est grave.»
En écho aux propos des sceptiques, certains prétendus «miraculés» osent raconter la supercherie. Ainsi, Ahmed explique qu'il s'est fait payer 150 dollars par une église pour jouer le rôle d'un invalide qui retrouve l'usage de ses jambes grâce à un prêcheur : «Le pasteur a pris de l'huile d'olive. Il a prié avec de l'huile d'olive et il l'a mise sur moi pour me guérir. C'est un mensonge mais la congrégation ne savait rien. Ils ont cru que c'était un miracle, c'est juste du business.»
Un business à l'américaine dont profite allègrement TB Joshua qui regroupe toutes les religions au sein de sa paroisse. Il a ainsi rebaptisé sa paroisse de Lagos «La Synagogue Eglise de toutes les nations». Au nom de Jésus et d'autres croyances, les télévangélistes nigérians ont tranformé la religion en espèces sonnantes et trébuchantes.
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