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Niger : après le coup d'Etat, la question de la présence française est posée

Les Nigériens s'interrogent après le coup d'Etat des militaires qui a chassé du pouvoir le président élu Mohamed Bazoum. Pour certains habitants rencontrés dans la capitale, ce putsch est l'occasion d'affirmer l'indépendance du Niger vis-à-vis de la France.
Article rédigé par franceinfo
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Des soutiens aux forces de sécurité nigériennes, réunies après le coup d'Etat, le 27 juillet 2023 à Niamey. (- / AFP)

Emmanuel Macron préside le samedi 29 juillet un conseil de défense consacré au coup d'État au Niger, lui qui a déjà condamné avec la plus grande fermeté le putsch des militaires, mené par le général Abourahamane Tchiani, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. 1 500 soldats français sont toujours stationnés dans ce pays d'Afrique, frontalier du Mali et de l'Algérie notamment, et ce coup d'État préoccupe particulièrement la France.

>> Niger : ce que l'on sait du coup d'État contre le président Mohamed Bazoum

Le putsch semble désormais consommé, et la question de l'avenir des relations avec les partenaires du Niger est en suspens. Jeudi 27 juillet, des manifestants ont scandé des slogans anti-France et dans la capitale nigérienne, Niamey, la question de la souveraineté du pays est régulièrement abordée.

Le scepticisme à l’égard de la présence militaire française ne date pas du coup d’État : bien au-delà des cercles pro-putschistes, des habitants déplorent le manque de souveraineté du pays vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, qui a fait du Niger le fer de lance de son dispositif au Sahel. "La France n'a jamais considéré le Niger comme un partenaire, elle voyait le Niger comme une de ces colonies d'outre-mer!", tacle Harouna, qui souhaite voir la France partir. Ce commerçant de Niamey aimerait désormais que son pays se renforce d'un point de vue diplomatique.

"La jeunesse nigérienne est plus que jamais déterminée à soutenir nos forces de défense et de sécurité, actuellement au pouvoir, à tisser des relations de partenariat avec n'importe quel pays".

Harouna, un commerçant de Niamey

à franceinfo

Les coups d'État au Burkina Faso et au Mali donnent des idées

Le nouvel homme fort du pays, le général Tchiani, s’est montré modéré à l’endroit des alliés du Niger, mais il n’a pas caché sa volonté de renouveler la coopération avec les régimes putschistes du Mali et du Burkina Faso voisins."Aujourd'hui nous sommes en train de voir la manière dont les autorités de transition dans ces pays sont en train de tutoyer les puissances impérialistes et s'affirmer en tant qu'État souverain", lance Hassane, étudiant à l'université de Niamey. Il estime que désormais, le Niger doit s’inspirer de leur exemple. Rien n’indique pour l'instant que le Niger de Tchiani sollicitera la Russie comme l’ont fait le Mali et le Burkina Faso. Mais pour beaucoup à Niamey, cette option mérite toute l’attention du pays.

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