"Peu de situations m'ont autant choqué" qu'au Sahel, souligne le chef du HCR
Filippo Grandi dénonce les brutalités, les déplacements de populations et le viol des femmes.
Le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés se dit particulièrement inquiet de la situation humanitaire dans le Sahel. Filippo Grandi s'exprimait le 5 octobre 2020 à Genève, à l'ouverture de la 71e session du comité exécutif du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
3 millions de déplacés
A la tête du HCR depuis 2016, Filippo Grandi a dû faire face à de nombreuses situations d’urgence dans le monde. Des conflits, des crises qui ne s’arrêtent pas font grimper le nombre de personnes déplacées de force.
En 2020, on atteint un record historique avec près de 80 millions de déplacés. C'est deux fois plus qu’il y a dix ans. Et cette augmentation est particulièrement inquiétante au Sahel central, précise le patron du HCR qui s'y trouvait en début d'année.
Peu de situations m'ont autant choqué. (…) Rien que l’année dernière, plus de 600 000 personnes ont été forcées d'abandonner leur maison (…) et le pire, ce sont les milliers de femmes violées
Filippo Grandi, Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiésà Genève, le 5 octobre 2020
Une situation d'urgence
Depuis le début de la crise, la situation ne fait que se dégrader dans la région du Sahel où trois pays, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, sont la cible d’attaques terroristes. Les violences ont fait à ce jour près de trois millions de déplacés et de réfugiés.
Le Burkina Faso paie le plus lourd tribut avec un million de déplacés, soit 5% de la population. En l'absence d’une solution globale prenant en compte toutes les causes profondes, le chef du HCR souhaite redonner "un sentiment d’urgence" à la situation au Sahel. Il appelle notamment au soutien des pays concernés pour renforcer le développement et la mise en place de réformes.
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