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LA PHOTO. Le Nigéria, grand exportateur de peaux d'ânes vers la Chine

Ces ânes nigérians ne le savent pas mais ils partent pour l'abattoir. Cet animal indispensable à l'économie agro-pastorale est devenu, dans la mondialisation, un objet de négoce dont la valeur progresse à cause de la Chine. En effet, à des milliers de kilomètres du Nigéria, les Chinois attribuent des vertus médicinales et une grande valeur à la gélatine tirée de la peau bouillie de l'âne.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
un homme conduit des ânes populairement appelés «beaux garçons» à l'abattoir d'Ughelli, dans l'Etat du Delta. Dans cette région, la viande d'âne est consommée et les peaux exportées vers la Chine. Grâce à la demande chinoise et à la restriction imposée aux exportations d'ânes par certains pays voisins (le Niger notamment mais aussi d'autres Etats sahéliens), les prix des animaux s'envolent. Résultat: le business de ces équidés est en plein boom. A Ughelli, la peau s'exporte mais rien n'est perdu. Pour maximiser les bénéfices, les vendeurs d'ânes vendent aussi la viande restante aux consommateurs, peu méfiants, en la présentant comme du boeuf, une pratique qualifiée de «criminelle» par une association commerçante locale. Les peaux, elles, partent en Chine où elles sont bouillies donnant une gélatine, connue sous le nom d'«ejiao», qui génère un marché de centaines de millions de dollars chaque année. Cette gélatine est considérée par les Chinois comme un médicament communément appelé «tonique du sang» qui aiderait à fortifier le corps en particulier dans certains cas comme l'anémie. Au risque de priver les habitants du Nigéria de leurs ânes et des services qu'ils apportent à la population, souvent la plus pauvre.  (UTOMI EKPEI / AFP)

Au sud du Nigeria, un homme conduit des ânes populairement appelés «beaux garçons» à l'abattoir d'Ughelli, dans l'Etat du Delta. Dans cette région, la viande d'âne est consommée et les peaux exportées vers la Chine. Grâce à la demande chinoise et à la restriction imposée aux exportations d'ânes par certains pays voisins (le Niger notamment mais aussi d'autres Etats sahéliens), les prix des animaux s'envolent. Résultat: le business de ces équidés est en plein boom. A Ughelli, la peau s'exporte mais rien n'est perdu. Pour maximiser les bénéfices, les vendeurs d'ânes vendent aussi la viande restante aux consommateurs, peu méfiants, en la présentant comme du boeuf, une pratique qualifiée de «criminelle» par une association commerçante locale. Les peaux, elles, partent en Chine où elles sont bouillies donnant une gélatine, connue sous le nom d'«ejiao», qui génère un marché de centaines de millions de dollars chaque année. Cette gélatine est considérée par les Chinois comme un médicament communément appelé «tonique du sang» qui aiderait à fortifier le corps en particulier dans certains cas comme l'anémie. Au risque de priver les habitants du Nigéria de leurs ânes et des services qu'ils apportent à la population, souvent la plus pauvre. 

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