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LA VIDEO. Les enfants kamikazes du groupe islamiste Boko Haram

Un attentat-suicide, perpétré le 2 juin 2017, près d’un camp de réfugiés dans l'extrême-nord du Cameroun, a fait 9 morts et une trentaine de blessés. Les kamikazes sont deux enfants, âgés de 10 et 15 ans, embrigadés par Boko Haram. Le groupe islamiste nigérian utilise des mineurs pour mener des attaques au Nigeria et dans les pays voisins.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un enfant longe le mur de son école de la mosquée Gindin Kurna à Maiduguri. Là même où un jeune de 17 ans se faisait exploser le 16 janvier 2017. (UNICEF/Gilbertson)

Un rapport de l’Unicef fait état de 27 attaques-suicides perpétrées par des enfants au cours du 1er trimestre 2017. Ce chiffre «est presque le même que celui de toute l'année dernière. C'est la pire utilisation possible des enfants dans les conflits», explique Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l'Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

Depuis 2014, 117 enfants ont ainsi été utilisés pour mener des attaques à la bombe au Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun, poursuit le rapport. En grande majorité, ce sont des filles qui exécutent ces attaques. Car elles sont moins suspectées de porter des explosifs. Mais devant l’ampleur des attentats perpétrés ainsi, cette mansuétude tend à disparaitre. Aux check points, elles sont même particulièrement contrôlées.
 
Détentions administratives
Ainsi, dans les quatre pays cités, 1500 enfants étaient détenus en 2016 aux fins d’interrogatoire. «Ils sont détenus dans des casernes, séparés de leurs parents, sans suivi médical, sans soutien psychologique, sans éducation, dans des conditions et pour des durées que l'on ignore», explique à l’AFP Patrick Rose, coordonnateur régional de l’Unicef. «Ils les interrogent sur ce qu'ils ont vu pour avoir des renseignements sur le conflit.»
  
Les enfants enlevés et libérés deviennent également suspects lorsqu’ils reviennent dans leur communauté. Selon l’Unicef, des enfants approchés de près ou de loin par Boko Haram, gardent pour eux cette expérience. Ils craignent des représailles de la part de leur communauté. La stigmatisation est telle que certains doivent quitter le groupe.


L’autre menace, la malnutrition
Dans le nord-est du Nigeria, le nombre d'enfants atteints de malnutrition aiguë sévère devrait atteindre 450.000 cette année dans les Etats d’Adamawa, Borno et Yobi, touchés par le conflit. Fews Net, le système d'alerte rapide aux risques de famine qui surveille l'insécurité alimentaire, a déclaré fin 2016 que la famine était probablement une réalité dans certaines régions de Borno auparavant inaccessibles, qu'elle serait encore en cours en ce début 2017 – et qu’elle se poursuivrait dans d’autres zones qui restent encore aujourd’hui inaccessibles à toute aide humanitaire.

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