Nigeria : d'après Hollande, la libération des 219 lycéennes "pourrait venir dans les jours qui suivent"
En avril, les lycéennes avaient été enlevées par l'organisation islamiste. L'annonce du gouvernement nigérian est néanmoins à prendre avec précaution, car de précédentes déclarations n'ont pas été suivies d'effets.
"Nous avons des informations qui laissent penser que ça pourrait venir dans les heures ou dans les jours qui suivent." François Hollande a confirmé, vendredi 17 octobre, l'annonce de l'armée et de la présidence nigérianes. Ces dernières ont déclaré, peu auparavant, être parvenues à un accord avec le groupe islamiste armé Boko Haram, prévoyant un cessez-le-feu et la libération de plus de 200 lycéennes enlevées mi-avril. Une nouvelle encourageante, mais à prendre avec précaution. "Pour l'instant, nous n'avons pas encore confirmation qu'elles ont été libérées, mais l'engagement a été pris", a précisé le président français.
L'enlèvement de 276 jeunes filles dans un lycée de Chibok, dans le nord du pays, avait déclenché une forte mobilisation internationale pour leur libération. Elle avait été popularisée par le mot-dièse #Bringbackourgirls (Rendez-nous nos filles).
Des autorités coutumières des fausses annonces
L'annonce des autorités et de l'armée nigériane doit être prise avec prudence, tant les informations contradictoires se sont multipliées au cours du conflit entre le Nigeria et les islamistes de Boko Haram. Le 18 septembre, l'armée nigériane avait ainsi annoncé, pour la troisième fois, la mort d'Aboubakar Shekau, le chef de Boko Haram. Qui était apparu dans une vidéo, le 2 octobre, pour démentir une nouvelle fois l'information.
Cité par la BBC, le premier secrétaire de la présidence du Nigeria, Hassan Tukur, explique que Boko Haram avait annoncé unilatéralement un cessez-le-feu, jeudi, auquel le gouvernement nigérian avait répondu, après un mois de négociations. "Ils nous ont assurés qu'ils avaient les filles et qu'ils les relâcheraient" a-t-il expliqué, se disant "prudemment optimiste". Des informations confirmées par Hassan Tukur à l'AFP. "Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement fédéral du Nigeria et [Boko Haram]", a de son côté annoncé le chef d'Etat-major de l'armée nigériane.
Mais le doute plane sur le négociateur dépêché par Boko Haram. Hassan Tukur dit avoir représenté le gouvernement nigérian lors de deux rencontres avec les extrémistes, et présente Danladi Ahmadu comme son interlocuteur au sein de Boko Haram. Or le sérieux de cet homme est mis en doute par des spécialistes. "Je n'ai jamais entendu parler de ce Monsieur, et si Boko Haram voulait déclarer un cessez-le-feu, cela viendrait de leur chef, Aboubakar Shekau", a estimé Shehu Sani, un spécialiste de Boko Haram qui a négocié à plusieurs reprises avec le groupe.
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