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Algérie: l’escale technique de Maduro à Alger transformée en visite officielle
De retour d’Astana où il participait au sommet des chefs d’Etats de l’Organisation de la coopération islamique, Nicolas Maduro a fait une escale technique à Alger. Un passage express du président vénézuélien dans la capitale algérienne qui a aussitôt été transformé en visite officielle de 24 h. Au menu de cette improvisation, la chute des prix du pétrole qui frappe de plein fouet les deux pays.
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Pure manifestation d’hospitalité ou urgence à réaffirmer des liens d’amitié et de coopération, l’escale du président vénézuélien dans la capitale algérienne annoncée comme technique dans un premier temps s’est vue commuer en visite officielle.
Alger et Caracas examinent «la situation mondiale des hydrocarbures et ses perspectives»
En effet, sur son chemin de retour d’Astana au Kazakhstan où il participait, au titre de président en exercice du mouvement des pays non alignés, à un sommet des chefs d’Etat de l’Organisation de la coopération islamique, le président vénézuélien est arrivé dans la nuit du 10 au 11 septembre 2017 à Alger.
Pour l’agence officielle algérienne Algérie Presse service, le président Maduro a entamé «une visite de deux jours à Alger, qui offrira une occasion de procéder à une évaluation de l’état des relations bilatérales d’amitié et de coopération».
Accueilli à l’aéroport Houari Boumedienne par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président de la République bolivarienne devrait surtout examiner avec les responsables algériens «la situation mondiale des hydrocarbures et ses perspectives».
Comprendre: les effets de la chute des prix du pétrole depuis 2014 sur leurs économies respectives, les revenus de l’or noir fournissant 95% des devises de chacun des pays.
La nouvelle stratégie de Maduro pour parer les sanctions américaines
La baisse des prix du brut a fait fondre d’environ 45% les réserves de change de l’Algérie en trois ans, tandis que le Venezuela s’enfonce dans une crise économique et sociale, aggravée par les récentes sanctions américaines.
Avant son départ de Caracas, Nicolas Maduro, engagé dans la répression d’une vague de contestation populaire qui a fait 130 morts, avait levé le voile sa nouvelle stratégie pour «libérer son économie du système impérialiste américain».
«J’ai décidé de commencer à vendre pétrole, gaz, or et autres produits en de nouvelles devises, dont le yuan chinois, le yen japonais, le rouble russe ou la roupie indienne, entre autres», avait-il déclaré le 9 septembre à la télévision.
Le soutien de l’Algérie dans cette période de turbulences mettrait du baume au cœur au successeur d’Hugo Chavez.
Le régime Maduro dans la ligne de mire de l'ONU
Outre l’interdiction faite aux banques américaines de commercialiser de nouveaux bons du trésor émis par le gouvernement vénézuélien ou la compagnie pétrolière publique, «pour priver la dictature d’une importante source de financement», selon la Maison Blanche, Nicolas Maduro est entré dans la ligne de mire des Nations Unies.
Le jour même de sa visite à Alger, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zein Ra'ad al-Hussein, a demandé une enquête internationale sur l’usage excessif de la force par les autorités du Venezuela en raison de «la possibilité que des crimes contre l'humanité aient été commis».
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