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Angola: Dos Santos a lâché la présidence, pas le pouvoir

A 63 ans, le général à la retraite Joao Lourenço va incarner le nouveau visage du pouvoir en Angola. Il a la lourde tâche de succéder à Jose Eduardo dos Santos qui, durant 38 ans, a tenu le pays d’une main de fer. Le pays riche en pétrole est désormais en crise, et le premier chantier du président sera de redresser l’économie.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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L'ancien président Dos Santos (G) et le nouveau, Joao Lourenço, le 19 août 2017. (MARCO LONGARI / AFP)

Mardi 26 septembre 2017, Joao Lourenço accèdera au pouvoir suprême. La tâche qui l’attend sera ardue. La chute des cours du pétrole a plongé le pays dans la crise. La croissance cette année ne devrait pas dépasser 1,3%, alors qu’elle a longtemps flirté avec les deux chiffres.

70% des recettes fiscales viennent du pétrole. Aussi, depuis l’été 2014 tout a dérapé. Les déficits publics ont explosé. Conséquence: l’inflation galope et la monnaie perd de sa valeur. Cercle infernal qui jette la population dans la misère. Selon l’AFP, la moitié de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.
 
Alors Joao Lourenço l’a promis: il sauvera l’économie du pays. Mais pour ce faire, il faudra d’abord combattre le sport national, à savoir la corruption. Elle est jugée «endémique, du portier au PDG», selon Carlos Rosado de Carvalho, journaliste économique.
 

Or, les hiérarques du MPLA, le parti du pouvoir, et la famille d’Eduardo dos Santos sont les mieux nantis. L’opposition les accuse d’avoir mis  le pays sous coupe réglée. Les avantages de 38 ans de pouvoir ne s’abandonnent pas comme ça. Dos santos n’a pas seulement organisé son immunité judiciaire par des lois ad hoc. Il va surtout conserver la tête du parti. Il pourra donc surveiller et contrer le travail du président Lourenço.
 
Ce dernier est prévenu et n’entend pas céder une partie du pouvoir. Ce qui reste à démontrer selon les observateurs.

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