Au Soudan du Sud, les anciens combattants de la guerre civile intègrent l’armée et la police
C'est la première avancée depuis la conclusion d'un accord de paix en 2018.
Plus de 20 000 hommes et femmes sud-soudanais, dont bon nombre s’entretuaient il y a encore quatre ans, ont prêté serment ensemble le 30 août 2022 à Juba, la capitale du Soudan du Sud, en promettant de servir leur jeune Etat. L’ "unification des forces" est l’un des points clés de l’accord de paix signé en 2018.
Un premier pas important
Le Soudan du Sud commence ainsi à appliquer un accord qui a mis fin à la guerre civile (2013-2018). Elle a ravagé le pays en faisant près de 400 000 morts et des millions de déplacés. Après une formation commune, d’anciens rebelles et frères ennemis rejoignent les institutions de l’Etat : armée, police et services de sécurité.
En tout, 50 000 hommes et femmes feront partie des forces unifiées. La plupart des nouveaux diplômés se sont contentés d’armes factices en raison de l’embargo imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU qui ne voyait aucune avancée sur le terrain.
Tout reste à faire
C’est sous la pression internationale, notamment celle de Washington, que l'accord de paix a été signé. La formule d’un "gouvernement d’union nationale" relance le partage du pouvoir entre le président Salva Kiir et son rival de toujours, Riech Machar.
De nombreuses dispositions de l'accord restent en suspens comme la rédaction d'une Constitution, une réforme de la gestion des finances publiques, l'instauration d'institutions judiciaires. Ce retard porte préjudice au jeune Etat créé en 2011 qui n’a pas encore mis en place un système solide permettant d’améliorer les conditions de vie de sa population.
Mauvaise gouvernance et corruption
Les Nations unies ont dénoncé à plusieurs reprises l'attitude des dirigeants du Soudan du Sud qu'elles accusent d'attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics. Malgré un riche potentiel grâce aux ressources pétrolières, le Soudan du Sud est l'un des pays les plus pauvres au monde.
La mauvaise gouvernance, la corruption et l’instabilité fragilisent le pays. Près de neuf millions d'habitants, sur une population de plus de 11 millions, vont avoir besoin d'une aide internationale cette année en raison de la crise alimentaire mais aussi du regain de violences, selon l'ONU.
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