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Elections locales : un Algérien sur trois s'est rendu aux urnes

Le régime algérien espère tourner la page Bouteflika et celle du Hirak. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Bureau de vote dans une école primaire à Alger, le 27 novembre 2021. (MOUSAAB ROUIBI / ANADOLU AGENCY)

"Depuis le début du Hirak en février 2019 et le départ d'Abdelaziz Bouteflika, c'est le quatrième scrutin que l’Algérie organise, après la présidentielle de décembre 2019, le référendum sur la révision constitutionnelle de novembre 2020 et les législatives de juin 2021, avec comme point commun un important taux de boycott. Pour ces locales 2021, il y a un léger mieux avec 35% de taux de vote, mais la défection reste considérable, a fortiori pour un scrutin local", observe le média en ligne TSA. La participation aux élections locales en Algérie a été plus forte samedi 27 novembre qu'aux précédents scrutins, gagnant 12 points par rapport aux législatives pour atteindre environ 35,97%. Soit plus de 8 millions de votants sur 23 millions d'inscrits pour les municipales et les départementales, selon l'Autorité électorale indépendante ANIE

Campagne terne

Les trois semaines de campagne avaient été ternes, avec des candidats peu actifs pour convaincre les électeurs, mis à part des affiches et quelques rassemblements. Au total, 115 230 candidats étaient en lice dans les 1 541 communes, et ils étaient 18 910 postulants à se disputer les sièges départementaux dans 58 wilayas (préfectures). Les femmes ne représentaient que 15% de l'ensemble des candidatures.

"Le pouvoir s'entête 'à imposer sa volonté en dépit des résultats déshonorants enregistrés lors des précédents scrutins.'"

Mohamed Hennad, ancien professeur en sciences politiques

à l'AFP

Après avoir voté, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié ces scrutins de "dernière étape pour l'édification d'un Etat moderne", promettant de bâtir "un Etat économiquement fort" dans un cadre de "démocratie et liberté du citoyen". Pour le quotidien El Watan, "les élections n'ont, malgré leur caractère de proximité, pas drainé des foules", illustration du fait que les électeurs "n'ont toujours pas confiance en l'acte électoral". El Watan a rappelé qu'aux précédentes élections locales en 2017, l'affluence avait dépassé les 44%, avec plus de dix millions d'électeurs sur 22 millions.

"Indifférence" 

L'affluence est restée "faible, contrairement à ce qu'espérait tout le monde", notamment à cause de "l'indifférence" de la population, a analysé pour l'AFP Toufik Bougaada, enseignant en sciences politiques à l'Université d'Alger. Il a néanmoins souligné que le taux "est réel et représente véritablement l'électorat", en dépit de quelques abus qui n'affectent pas le pourcentage général. "En Algérie, nous avons dépassé le problème de la fraude généralisée", estime le politologue. Selon les médias algériens, les élections se sont déroulées sans incidents majeurs contrairement aux précédents scrutins. Après le référendum de novembre 2020 et les législatives, ces scrutins constituaient un nouveau test pour le président Tebboune, qui a promis de renouveler toutes les institutions de l'ère Bouteflika qu'il jugeait "gangrénées par la fraude et l'argent sale".

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