"Il doit revenir" : au Burkina Faso, le retour de Blaise Compaoré est au centre de l'élection présidentielle
Le Burkina Faso vote dimanche pour élire à la fois son président et les 127 députés de son Assemblée nationale. Particularité de la campagne : le retour dans les esprits de l’ancien président toujours en exil en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré. La plupart des partis d’opposition sont favorables à son retour.
Il n'aura fallu que six ans pour que la nostalgie s'installe au Burkina Faso. Celle des partisans du président déchu et exilé en Côte d'Ivoire depuis 2014, Blaise Compaoré. Et c'est le candidat à la présidentielle de dimanche 23 novembre, Eddie Kombouéro du CDP, le parti de l'ancien homme fort du pays, qui promet son retour à la faveur de ce scrutin présidentiel et législatif, au nom de la réconciliation nationale. "Je ferai la réconciliation, j'amènerai le président Blaise Compaoré qui fera partie d'un programme de réconciliation, promet Eddie Kombouéro lors d'un meeting de fin de campagne. Nous allons nous pardonner et regarder l'avenir avec espérance. Voilà ce que je voulais vous dire."
"C'est le meilleur président du Faso"
Et la promesse va droit au cœur des milliers de partisans présents pour l’un des derniers meetings avant l’élection de dimanche. "Moi je vote pour élire Compaoré au pouvoir", affirme une femme qui explique qu'elle va voter en mettant son empreinte sur le visage du candidat qui soutient l'ancien président car lui seul est capable de résoudre ses problèmes, ceux de ses enfants et de son mari qui souffrent depuis cinq ans. "C'est le meilleur président du Faso, défend un jeune Burkinabé qui voit dans l’ancien dirigeant un sage dont le Burkina a besoin. "Il doit revenir", affirme-t-il.
Logiquement, quand vous avez un ancien président, vous devez vous inspirer de sa connaissance. Il doit aider le pouvoir en place pour relever l'économie et la stabilité sociale. Donc on ne doit pas exiler un ancien président.
un jeune Burkinabéà franceinfo
Ce retour de Blaise Compaoré pourrait intervenir plus rapidement que prévu puisque la plupart des partis d’opposition y sont favorables. Près de 7,8 millions d’électeurs sont appelés à voter, ce qui représente 2 millions de plus qu’il y a cinq ans mais on estime que sur une partie du territoire il sera difficile de voter à cause des problèmes d’insécurité liés au jihadisme.
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