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Le Niger annonce avoir tué Ibrahim Fakoura, une "figure de proue" de Boko Haram

Ce chef jihadiste était impliqué dans plusieurs attaques contre des civils et des militaires, selon Niamey.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un membre des forces spéciales américaines entraîne des militaires nigérians à Diffa (sud-est du Niger) le 11 mars 2017.  (AFP - ZAYID BALLESTEROS / US ARMY)

L'armée nigériane a tué une "figure de proue" du groupe jihadiste Boko Haram, Ibrahim Fakoura, lors d'une opération dans les îles du lac Tchad (sud-est), repaire d'islamistes nigérians, a annoncé le ministère de la Défense à Niamey le 19 mars dans la soirée. "Les éléments des forces armées nigériennes déployés dans la région de Diffa ont mené une opération sur les îles nigériennes du lac Tchad du 10 au 16 mars. (L'opération) a permis d'éliminer Ibrahim Fakoura, un des chefs de faction de Boko Haram et plusieurs de ses compagnons", a précisé un communiqué du ministère lu à la télévision publique.

Ibrahim Fakoura est une "figure de proue de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest" (Boko Haram a prêté allégeance à l'Etat islamique en 2015). Il est "impliqué dans plusieurs attaques horribles contre les civils et les forces de défense et de sécurité", ajoute le ministère. Celui-ci l'accuse aussi d'avoir participé aux "enlèvements contre paiement de rançons", fréquents dans cette région. En dehors de ces éléments, il est difficile de trouver des informations sur ce chef jihadiste.

L'opération, qui "s'inscrit dans le cadre des opérations de la Force multinationale mixte (Niger-Nigeria-Tchad-Cameroun)", a été "conçue et planifiée par des éléments des armées nigérienne et nigériane et appuyée par un partenaire stratégique", précise le communiqué des autorités nigériennes. Le "partenaire stratégique" mentionné n'est pas nommé. Il pourrait s'agir des Etats-Unis et de la France, qui disposent de bases au Niger.

Le 16 mars, les autorités de Niamey avaient annoncé avoir "neutralisé" 50 combattants du groupe,  après une attaque des islamistes contre une position de l'armée à Toummour, dans le sud-est du pays. 

"L'une des régions les plus pauvres du Niger"

Depuis 2015, la région de Diffa (sud-est du pays également) est la cible d'attaques de Boko Haram, dont des combattants se sont également retranchés dans la région du lac Tchad. Des dizaines de civils et de militaires ont été tués. Selon l'ONU, Diffa, ville frontalière du Nigeria, "accueille 260 000 personnes déplacées du bassin du lac Tchad".

"Des milliers d’enfants et leurs familles ont été affectés par les violences et le changement climatique", notamment "à Diffa, l'une des régions les plus pauvres du Niger", constatait en décembre 2019, lors d'une visite sur place, la sous-secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, citée par un communiqué de l'organisation internationale. 
Ce qui a pour effet d’"accroître l'insécurité alimentaire dans un pays déjà confronté à la malnutrition chronique et à l'extrême pauvreté", précisait ce communiqué. Mi-février, une vingtaine de personnes sont mortes et plusieurs autres blessées dans une bousculade au cours d'une distribution de vivres et d'argent à des réfugiés et déplacés à Diffa.

"Les violences ne sont pas l’unique facteur de déstabilisation du Niger. Le pays est actuellement confronté à des inondations, les pires qu’il ai connues depuis un siècle", rapportait également l'organisation internationale. Des hectares entiers de terres cultivées ont été ravagés.

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