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Législatives au Sénégal: les électeurs sans carte pourront-ils voter?
Plus de 6,2 millions d'électeurs sénégalais sont appelés aux urnes le 30 juillet 2017. Mais des incertitudes demeurent sur le déroulement du scrutin législatif, et les partis et coalitions de l'opposition s'inquiètent. Ces derniers reprochent au gouvernement de ne pas avoir produit à temps suffisamment de cartes biométriques, seule pièce d'identité désormais obligatoire pour voter.
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Acte manqué ou délibéré de la part du pouvoir? A quatre jours du scrutin, 30% d'électeurs n'avaient pas pu retirer leur nouvelle carte au niveau national. Cette proportion était de 40% à Dakar, selon le ministre sénégalais de l'Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, qui s'est rendu, le 24 juillet 2017, dans une boutique de stockage du matériel électoral.
Afin de ne pas priver ces personnes de vote, le président Sall a saisi le Conseil constitutionnel afin de les autoriser à se rendre dans un bureau de vote munies d'un passeport ou d'un permis de conduire. Mais cette solution a aussitôt été rejetée par plusieurs partis et coalitions d'opposition.
L’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), qui conduit une coalition gagnante, Wattu Senegaal, menée par le Parti démocratique sénégalais (PDS), dont il est toujours le chef, s'oppose à ce que les électeurs puissent se munir d'autres pièces d’identité que la carte d’électeur et la carte nationale d’identité. Il exclut aussi un report des élections.
Agé de 91 ans, Abdoulaye Wade, rentré au Sénégal pour faire campagne le 10 juillet après plus de deux ans d'absence, avait appelé à une «marche de réclamation des cartes d'électeurs». Cette marche prévue dans une «zone interdite» du centre de Dakar, le 25 juillet, a été bloquée par des policiers et plusieurs dizaines de ses partisans ont été dispersés par des jets de gaz ou arrêtés.
La marche de la coalition gagnante “Wattu Sénégal” interdite par “l’arrêté Ousmane Ngom”,… https://t.co/HnEdyQ9VUF pic.twitter.com/1NlrjeNSL0
— Actu Prime Infos (@actuprime) July 25, 2017
Pour interdire ce rassemblement, le préfet de Dakar, Serigne Babacar Kâne, s'était basé sur un arrêté du ministère de l'Intérieur de 2011, pris sous la le régime de Wade. Ce décret interdisait toute «manifestation à caractère politique» dans ce secteur, notamment pour des raisons de sécurité.
L'adoption de la carte d'identité biométrique à puce a remplacé la carte d’électeur au Sénégal. Les inscriptions pour obtenir cette nouvelle pièce d'identité tiennent lieu désormais d’inscription sur les listes électorales sénégalaises. Le processus a démarré en octobre 2016. A l’époque, le ministre de l’Intérieur assurait que le délai pour fabriquer et délivrer chaque carte serait de quinze jours.
Ce scrutin enregistre un nombre record de 47 listes électorales contre 24 en 2012. La campagne, qui s'est achevée le 28 juillet, avait commencé le 9. Les électeurs renouvellent l'Assemblée nationale, où le nombre de sièges va passer de 150 à 165, soit 15 postes de députés supplémentaires représentant la diaspora sénégalaise. Une mesure qui avait fait l'objet d'une révision constitutionnelle, le 20 mars 2016.
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