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L’élection de la RDC au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU fait débat

La République démocratique du Congo (RDC) a été élue au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, en dépit d'une vive opposition des Etats-Unis et d'ONG critiquant le bilan de ce pays en la matière. Kinshasa se réjouit de l’échec des «pressions».
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La RDC a recueilli 151 voix sur 193 votes (Bryan R. Smith / AFP)

L'élection de la RDC au Conseil des droits de l'Homme, lundi 16 octobre 2017, «est une insulte pour les nombreuses victimes des abus commis par le gouvernement congolais à travers le pays. Les forces de sécurité gouvernementales sont soupçonnées d'être responsables de la plupart des violences dans la région du Kasaï où près de 90 fosses communes ont été recensées, montrant que la RDC ne mérite pas un siège», s’est indigné, dans un communiqué,  Louis Charbonneau, directeur à New York de l'ONG Human Rights Watch. 


La RDC a recueilli 151 voix sur 193 votes, le nombre d'Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU. La majorité requise était de 97 voix. Le groupe de pays africains s'était mis d'accord il y a quelques mois pour proposer, outre la RDC, l'Angola, le Nigeria et le Sénégal afin d'occuper les quatre sièges alloués au continent. L'Angola a recueilli 187 votes, le Nigeria 185 et le Sénégal 188.  «Je remercie tous les Etats qui nous ont fait confiance et qui n'ont pas cédé à la pression d'où qu'elle soit venue», a déclaré Marie-Ange Mushebekwa, ministre congolaise des droits de l'Homme. 


Washington s’est opposé vainement à la candidature de Kinshasa. En juillet, les Etats-Unis avaient vivement critiqué les pays africains ayant soutenu la candidature de la République démocratique du Congo au Conseil des droits de l'Homme, affirmant que cela enflammerait encore le conflit dans ce pays. Le Conseil enquête sur les atrocités commises en République démocratique du Congo par les forces armées du pays et des milices dans la région du Kasaï.

 
«Quand des pays du groupe Afrique avancent la candidature d'un pays comme la République démocratique du Congo pour qu'il devienne membre du Conseil des droits de l'Homme, cela n'affaiblit pas seulement cette institution, mais alimente également le conflit qui provoque tant de souffrances sur ce continent», avait déclaré Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU et qui doit se rendre prochainement à Kinshasa.
 
Ce n’est pas la première fois que la candidature d’un pays crée polémique. L'élection en 2016 de l'Arabie Saoudite et de la Chine au Conseil, en dépit de preuves de violations des droits de l'Homme, avait également suscité des critiques.

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