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"Aidez-nous à ne pas être les victimes de ces conflits" : Mariam, 15 ans, raconte la vie détruite des enfants maliens au Conseil de sécurité de l'ONU

La jeune fille a rappelé le devoir de l'ONU de protéger les enfants des conséquences des conflits armés et réclamé des mesures en ce sens.

Article rédigé par Jacques Deveaux - Jacques deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Séance du Conseil de sécurité des Nations unies, le 14 mars 2018. (ATILGAN OZDIL / ANADOLU AGENCY)

Hormis Malala Yousafzai et Greta Thunberg (en session plénière), les interventions de jeunes personnes au Conseil de sécurité des Nations unies sont rares. Au point que le discours de Mariam, jeune Malienne de 15 ans, a été particulièrement remarqué. Le 23 juin, lors d'une vidéo-conférence dans le cadre du groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, elle a exhorté le Conseil à prendre des mesures afin de protéger ceux-ci dans les zones de guerre.

Elle a ainsi raconté la vie d'un jeune compatriote, Mohamed, meurtri par le conflit armé de son pays. Né à Mopti, au centre du Mali, une région particulièrement touchée par les actions terroristes, Mohamed a dix ans quand ses parents sont assassinés. Il est alors enrôlé de force par un groupe armé et participe au massacre d'une famille avant de parvenir à s'enfuir.

(Lisez la déclaration de Mariam, fille de 15 ans venant du Mali. A 15 ans, elle a l'âge du Comité (pour la protection des enfants) et est la première jeune fille à intervenir au Conseil de sécurité de l'ONU)

Une histoire que Mariam a voulue exemplaire de son engagement. "Les conséquences des guerres et des conflits armés pour les enfants sont terribles, a martelé l'adolescente. Ils deviennent violents, ils volent, ils sombrent dans l'alcool et la drogue."  Elle a ainsi multiplié les exemples d'enfants victimes des pires injustices.

"Aidez-nous"

Mariam a aussi rappelé que dans son pays 1 251 écoles sont actuellement fermées à cause des menaces terroristes. "Alors que faites-vous pour que ces enfants enlevés soient retrouvés et rejoignent leur famille ?, a-elle demandé au Conseil. Il y a un besoin urgent de justice afin d'éviter que ces victimes en grandissant ne se vengent."

Et elle conclut, à l'attention des membres du Conseil, en ces termes :"Aidez-nous à améliorer notre situation. Aidez-nous à ne pas être les victimes de ces conflits."

Mariam, que nous avons contactée, n'a pas souhaité en dire plus sur son engagement, inquiète pour sa sécurité. Son intervention à l'ONU a été organisée par l'ONG Save the children. Mariam est membre du Parlement des enfants du Mali, une structure appuyée par l'Etat.

Un contexte très lourd

Mais son allocution au Conseil de sécurité des Nations unies intervient dans un contexte très particulier. Dans son rapport annuel publié le 15 juin, l’Organisation des Nations unies annonce qu’elle va retirer la coalition arabe au Yémen de la liste des Etats et entités violant les droits des enfants. Pourtant cette coalition, qui soutient le gouvernement du Yémen dans le conflit, affiche un sinistre bilan. Elle est responsable, selon l'ONU, du décès de 222 mineurs en 2019 et 729 un an plus tôt. Un nombre en diminution qui justifie, selon l'ONU, son retrait de la liste noire. Une décision qui a soulevé un tollé de protestations des ONG, qui parlent de "claque pour les victimes, leurs familles et ceux qui risquent leur vie sur le terrain pour documenter ces violations".

En ce sens, l'intervention de Mariam a rappelé que le sort des enfants n'était pas négociable, que ce soit au Yémen ou au Mali.

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