Niger : "Tentative de coup d'Etat" à deux jours de l'investiture du nouveau président
Des militaires ont été arrêtés, l'ambassade de France à Niamey invite les Français "à rester chez eux".
Une "tentative de coup d'Etat" militaire a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi au Niger, selon des sources proches du pouvoir, avant la prestation de serment du président élu. Mohamed Bazoum prend la tête d'un pays frappé par les attaques jihadistes et à l'histoire marquée par des putschs. Des militaires ont été arrêtés. "Il y a eu des arrestations parmi les quelques éléments de l'armée qui sont à l'origine de cette tentative de coup d'Etat. Ce groupe de militaires n'a pas pu s'approcher du palais présidentiel lorsque la Garde présidentielle a riposté", a indiqué une source sécuritaire à l'AFP en affirmant que la situation était "sous contrôle".
Retour à la normale
Des riverains du quartier de la présidence à Niamey ont raconté à l'AFP avoir été réveillés dans la nuit par des tirs à l'arme lourde et légère. "Les tirs étaient intenses, il y avait des armes lourdes et des armes légères", a témoigné l'un d'eux. Selon le correspondant de France24, des tirs à l'arme lourde ont été entendus dans le quartier du palais présidentiel avant que l'attaque ne soit repoussée. Le quartier présidentiel a été quadrillé par les forces de l'ordre, mais dans le reste de la ville, la situation était normale ce mercredi 31 mars et les gens vaquaient à leurs occupations comme si rien ne s'était passé, ont constaté des journalistes locaux. L'ambassade des Etats-Unis à Niamey a décidé de suspendre ses "services consulaires jusqu'à nouvel ordre" et "encouragé" son personnel à rester à la maison, l'ambassade de France invitant de son côté "les Français à rester chez eux".
Coups d'Etat
Cette "tentative de coup d'Etat" est intervenue avant l'intronisation prévue vendredi 2 avril à Niamey du nouveau président élu Mohamed Bazoum, très proche du chef de l'Etat sortant Mahamadou Issoufou. Son rival, l'ex-président Mahamane Ousmane, conteste les résultats du scrutin et a revendiqué la victoire, appelant à "des manifestations pacifiques" dans tout le pays.
L'histoire du Niger, pays sahélien parmi les plus pauvres du monde en proie à de récentes attaques jihadistes particulièrement meurtrières, est jalonnée par les coups d'Etat. Depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960, il y en a eu quatre : le premier en avril 1974 contre le président Diori Hamani, le dernier en février 2010 qui a renversé le président Mahamadou Tandja.
Le passage de relais entre Mahamafou Issoufou et Mohamed Bazoum est le premier entre deux présidents démocratiquement élus.
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