Présidentielle en Gambie : test réussi pour la démocratie malgré des contestations
Le président sortant Adama Barrow est réélu haut la main pour un second mandat.
Adama Barrow a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle en Gambie avec 53% des voix, selon les résultats de la commission électorale. La consolidation de la démocratie est le principal enseignement du scrutin dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest marqué par plus de vingt ans de dictature.
Une participation record
Adama Barrow rempile pour un second mandat présidentiel et ce n’est pas une grande surprise. Pour de nombreux Gambiens, son nom est associé à la fin de la dictature. C’est lui qui avait battu le président autocrate Yahya Jammeh en 2016, ouvrant la voie vers la démocratie. Et c’est lui qui l'emporte encore en 2021 face à l’opposant historique Ousainou Darboe qui arrive en deuxième position avec 27,7% des bulletins. Ce que l’on retiendra surtout est le taux de participation record, 87%, à cette élection présidentielle, selon les chiffres officiels. Il était de 59% il y a cinq ans, ce qui prouve que les Gambiens misent sur la démocratie.
Des contestations dans le calme
Et comme dans toute élection démocratique, il y a des déçus et des critiques, voire des contestations. Les adversaires d’Adama Barrow rejettent "pour le moment" les résultats et évoquent "un certain nombre de problèmes". Pas de quoi s’inquiéter à ce stade, puisque les rivaux politiques du président élu appellent les Gambiens à rester "calmes et pacifiques".
Cette contestation prouve, s’il le faut, que la parole politique est totalement libre et que le climat de peur et de terreur de l'ère Jammeh semble révolu. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), un acteur majeur dans la crise post-électorale de 2015, avait exhorté dans un communiqué "tous les candidats à accepter de bonne foi l'issue de cette élection qui n'aura ni gagnant, ni perdant, mais un seul vainqueur, le peuple gambien".
Les défis à venir
A ce stade, la jeune démocratie a réussi le test électoral. Pas d’incidents majeurs, ni de violences. Mais de nombreux défis attendent le président élu. Adama Barrow, qui avait promis de tourner la page de la dictature, a réussi jusque là à sortir le pays de son isolement créant un climat politique plus sain. Il devra désormais aller plus loin encore et dire s’il fera juger ou non son prédécesseur Yahya Jammeh et tous les responsables des crimes commis à cette époque. Adama Barrow devra trouver des solutions aussi à l’importante crise économique que traverse ce pays, considéré comme l’un des plus pauvres au monde.
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