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Procès des 42 porteurs de drapeaux berbères en Algérie : "Le verdict qui choque"

Le verdict est tombé dans la nuit du 11 au 12 novembre : 21 manifestants ont été condamnés à une peine de 12 mois de prison, dont 6 avec sursis, et une amende de 30 000 dinars (226 euros).

Article rédigé par franceinfo Afrique
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Un manifestant brandit un drapeau berbère à Alger, le 21 juin 2019. (RYAD KRAMDI / AFP)

"Le verdict qui choque : prison ferme pour cause de drapeau berbère", relève Huffpost Algérie. Quarante-deux personnes, arrêtées dans le cadre du mouvement populaire contre le régime en Algérie, ont comparu le 11 novembre à Alger pour "atteinte à l'intégrité du territoire national" en ayant arboré un drapeau amazigh (berbère). 

"Le procès, qui a débuté dans la matinée du lundi, a duré jusqu’à 2h30 du matin, à la tombée du verdict. Après avoir auditionné 42 détenus et écouté les plaidoiries de leurs avocats, le juge a prononcé une peine d’un an de prison ferme dont six mois avec sursis à l’encontre de 7 détenus (d'opinion), suscitant le choc dans la salle", décrit le site, présent au tribunal de Sidi M'hamed (Alger). 14 autres prévenus ont également écopé d'une peine de six mois de prison ferme et de six avec sursis et d'une amende de 30 000 dinars (226 euros).

 Les procès de 21 autres accusés, poursuivis pour les mêmes faits, ont été renvoyés au 18 novembre, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), cité par TSA.

"Justice du téléphone"

Véritable homme fort du pays depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, le général Gaïd Salah a dénoncé, mercredi 19 juin, "la tentative d'infiltrer les marches et de porter d'autres emblèmes que notre emblème national par une infime minorité". Des "instructions strictes ont été données aux forces de l'ordre pour une application rigoureuse des lois (...) et pour faire face à quiconque tente encore une fois d'affecter les sentiments des Algériens à propos de ce sujet sensible et délicat", avait-il poursuivi sans préciser les mesures envisagées.

La justice algérienne est accusée par la presse locale, l'opposition et les ONG d'être instrumentalisée par le régime et d'être aux ordres de l'exécutif, de "justice du téléphone".  

Rendez-vous du 12 décembre

A l'approche de l'élection présidentielle, prévue le 12 décembre, le régime durcit le ton face aux manifestants qui continuent de rejeter tout scrutin avant le changement total du "système". Or, les cinq candidats retenus par le Conseil constitutionnel sont tous proches de l'ancien président Bouteflika. Quatre d'entre eux ont exercé la fonction de Premier ministre ou de ministre. 

Les médias publics ont été repris en main. Plusieurs journalistes indépendants ont également été arrêtés après des posts critiques sur les réseaux sociaux. Le régime a choisi le passage en force

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