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Soudan du Sud: une force régionale sous mandat de l'ONU enfin déployée

Un premier contingent de 150 soldats est arrivé, le 8 août 2017, au Soudan du Sud, un an après la décision du Conseil de sécurité de l'ONU d'envoyer des renforts. Objectif: apporter un soutien technique aux militaires de Kigali déjà présents. Une guerre civile fait rage depuis fin 2013, dans le plus jeune Etat du monde dont la population civile est la première victime.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
En 2016, des soldats éthiopiens membres d'une mission de l'ONU (Minuss) au Soudan du Sud, intensifient des patrouilles pour protéger femmes et jeunes filles d'agressions sexuelles. (ALBERT GONZALEZ FARRAN / AFP)

«Des obstacles bureaucratiques». C'est ce qui aurait retardé l'arrivée de cette force de protection - composée de 4.000 hommes au total - au Soudan du Sud, selon le chef de la mission locale de l'ONU (Minuss), David Shearer. Ce dernier aurait préféré que «cela ait été plus rapide»


La mission de l'ONU disposait déjà de quelque 12.000 hommes dans le pays, mais ce déploiement supplémentaire avait été autorisé par le Conseil de sécurité de l'ONU, suite aux violences, en juillet 2016, dans la capitale Juba, prenant pour cible la population civile. Bilan à l'époque: des centaines de morts et l'effondrement de l'accord de paix conclu entre le gouvernement du président Salva Kiir et la rébellion dirigée par son rival, l'ex vice-président Riek Machar. 

L'arrivée de quelque 150 soldats du Rwanda et d'une équipe de militaires népalais ainsi qu'une compagnie du génie du Bangladesh «va permettre l'augmentation des patrouilles le long des routes là où il y a des attaques de convois civils», a précisé M. Shearer à la presse dans le but, a-t-il ajouté, «de construire une paix durable au Soudan du Sud». D'autres soldats du Rwanda ainsi qu'un contingent éthiopien rejoindront ce premier contingent, selon le chef de la Minuss.

«Les soldats nous prennent pour des rebelles»
«La Minuss fait face à d’importants challenges en termes de mobilité et d’actions au sein du pays parce que les forces gouvernementales et les forces de l’opposition, de manière assez systématique, s’opposent justement à leur déploiement ou bien à leurs patrouilles», estimait récemment Jonathan Pedneault, chercheur de Human Rights Watch (HRW) pour le Soudan du Sud, interrogé par RFI. Un récent rapport de HRW, intitulé «Les soldats nous prennent pour des rebelles: l’escalade de la violence et des abus dans les Equatorias du Soudan du Sud», résume bien l'état de chaos dans lequel est plongé le pays et sa population. 
 

Guerre civile en décembre 2013
La guerre civile au Soudan du Sud a fait des dizaines de milliers de morts et plus de trois millions de déplacés en trois ans et demi. Le conflit a été amorcé par des combats le 15 décembre 2013 entre des unités rivales de l'armée, minée par des antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar, aujourd'hui réfugié en Afrique du Sud. 

Machar refuse le dialogue national, initié en mai dernier par Salva Kiir, mais propose un processus de paix sous la forme d'une médiation pour mettre fin à ce qu'il décrit comme un «conflit génocidaire» à l’origine dit-il, de plus de 2 millions de déplacés internes et près de 2,5 millions de réfugiés dans les pays voisins, rapporte le site Africanews

«Après trois ans et demi de guerre, je pense que les Sud-Soudanais commencent à voir et à comprendre que malheureusement la communauté internationale les a, au final, abandonnés», estime pour sa part Jonathan Pedneault de HRW.

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