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Tunisie et Etats-Unis: des relations qui ont 220 ans d’âge

La visite du Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, aux Etats-Unis du 9 au 12 juillet 2017 est l’occasion de rappeler qu’on célèbre en 2017 le… 220e anniversaire des relations entre les deux pays. En effet, dès 1797, la Tunisie et les USA avaient signé un «traité de paix et d’amitié». Récit
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Rencontre à Washington entre le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui (à gauche), et le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson (à droite), le 13 mars 2017 au Département d'Etat à Washington. ( REUTERS - Aaron P. Bernstein)

«Depuis le début de son existence en tant que pays indépendant, les Etats-Unis ont accordé une grande importance à l’entretien de fortes relations diplomatiques avec la Tunisie. Deux années seulement après la Déclaration d’Indépendance (1776, NDLR), John Adams (qui sera ultérieurement le 2e Président des Etats-Unis)» notait qu'«il y avait d’autres nations avec lesquelles il sera plus urgent de conclure des traités… Je fais référence ici au Maroc et aux Régences d’Alger, de Tunis et de Tripoli», peut-on lire sur la page Facebook de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en Tunisie.

Evidemment, ce texte est de la pure langue de bois diplomatique. Il n’en est pas moins vrai que le 28 août 1797, les deux parties signaient un «traité de paix et d’amitié», ratifié par le Sénat américain le 10 janvier 1800 et dont on a conservé le texte. Le document est rédigé en turc et il est suivi de la traduction française.

«Paix perpétuelle»
Pourquoi en turc? La régence de Tunis, qui avait reconnu l’indépendance américaine dès 1795, faisait alors partie de l’Empire ottoman, même si elle pouvait conduire sa propre politique étrangère et conclure des traités. Et pourquoi en français? Très vraisemblablement parce que le nouvel Etat avait nommé un consul, un certain Joseph Donaldson, à Tunis la même année. Mais ce dernier était basé à Alger. Et les Etats-Unis étaient de fait représentés sur place par un chargé d’affaires, Joseph-Etienne Famin, commerçant français de son état. Lequel est parfois décrit comme un homme avide de défendre ses intérêts personnels, l’un de ces aventuriers alors apparemment nombreux dans la région…

En 1796, ce dernier commence par négocier une trêve entre les deux parties engagés dans un conflit à propos des attaques de pirates contre des navires américains naviguant en Méditerranée. Puis, il est missionné pour négocier un «traité de paix et d’amitié».

Dans son préambule, le document fait allusion au fait que «Dieu est infini». L’article 1 exprime le souhait d’une «paix perpétuelle et constante entre les Etats-Unis d’Amérique et le Pacha magnifique, Bey de Tunis» et également d’«une amitié permanente, qui progressera encore et toujours».
Le sceau du traité entre la Tunisie et les Etats-Unis (capture d'écran du site tunisien webdo.tn) (DR (capture d'écran du site tunisien webdo.tn))

Le traité ouvre la voie à des relations plus politiques. Le premier consul de nationalité américaine, William Eaton, s’installe en 1798 dans le quartier franc de Tunis. Alors qu'une première ambassade tunisienne s'installe aux Etats-Unis en 1805.

Par la suite, les relations tourneront au ralenti. D’autant que la Tunisie, qui passe progressivement dans la sphère d’influence de Paris, devient un protectorat français en 1881. En 1946, le consulat américain est rehaussé au niveau d’un consulat général. Et les Etats-Unis reconnaissent l’indépendance de l’ancien protectorat français dès le 22 mars 1956. Soit deux jours après sa proclamation officielle.

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