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Présidentielle au Rwanda : le président sortant Paul Kagame grandissime favori à sa succession

Près de 7 millions de Rwandais sont appelés aux urnes ce vendredi pour la présidentielle. Face au président sortant Paul Kagame, deux petits candidats d’opposition sont en lice.

Article rédigé par franceinfo - Stéphanie Aglietti
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président rwandais Paul Kagame, en meeting à Kigali. (MARCO LONGARI / AFP)

Ce vendredi 4 août rime avec jour de scrutin à Kigali et dans tout le Rwanda. Sept millions d'électeurs sont appelés à voter pour l'élection présidentielle. Parmi les candidats, le favori se nomme Paul Kagame, président sortant. Face à lui, deux opposants, qualifiés de "petits candidats", mais l'issue du scrutin ne laisse que peu de place au suspens. Une large victoire du président sortant est attendu.

Paul Kagame tient le Rwanda d'une main de fer depuis la fin du génocide des Tutsis en 1994. Il a tout d'abord été vice-président et ministre de la défense avant d'être élu président en 2003 puis réélu en 2010, avec à chaque fois, plus de 90% des voix.

Paul Kagame pourrait diriger le Rwanda jusqu'en 2034

Ce jour-là, comme à chacun des meetings du président Paul Kagame, ses partisans sont réunis par milliers sous un soleil de plomb. Dans la foule, Jacqueline, une agricultrice de 62 ans, brandit un petit drapeau aux couleurs du parti au pouvoir.  "Je suis très excitée d'être ici, dit-elle. Paul Kagame nous a apporté le développement. Il nous a donné l'eau et l'électricité ! Je suis sûre qu'il va gagner".  

Le président Kagame ne doute pas de sa victoire. Il a répété à l'envie tout au long de sa campagne que l'élection était jouée depuis 2015 lorsque 98% des Rwandais se sont prononcés en faveur d'une réforme de la Constitution, lui permettant de briguer ce troisième mandat avec la possibilité de diriger le pays jusqu'en 2034.

Beaucoup de gens sont fatigués d'avoir le même gouvernement depuis 23 ans. Mais ils ne le disent pas car ils ont peur

Franck Habineza, candidat d'opposition à l'élection présidentielle

à franceinfo

Au pouvoir depuis 1994, Paul Kagame s'était à l'époque rebellé avec le FPR (Front patriotique rwandais) et avait renversé le régime extrémiste ayant déclenché le génocide trois mois auparavant. Pour Christopher Kayumba, analyste politique rwandais, le président sortant demeure populaire car il est toujours perçu comme un garant de la stabilité du pays : "Les Rwandais savent qu'il a été essentiel au retour de la sécurité. Et la sécurité est primordiale. Les souvenirs de violence sont encore trop présents".

Une opposition bâillonnée ?

Paul Kagame a également relevé une économie exsangue après les massacres mais il est régulièrement accusé par les ONG de défense des Droits de l'Homme de ne laisser aucune place à l'opposition et de bâillonner la liberté d'expression. De fait, ses contempteurs mettent en doute la sincérité de ce plébiscite. Parmi eux, Franck Habineza, candidat à la présidentielle, dirige la seule formation d'opposition autorisée au Rwanda. "Quand on voit des gens chanter qu'ils aiment le gouvernement actuel, parfois ce n'est pas vrai, c'est juste qu'ils ont peur".

Ni Franck Habineza, ni l'autre candidat Philippe Mpayimana, n'ont la moindre chance de vaincre le président Kagame. Dès lors, plusieurs observateurs qualifient cette opposition de simple façade à destination de la communauté internationale.

Paul Kagame grandissime favori pour l'élection présidentielle au Rwanda

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