La République démocratique du Congo annonce la fin de la 12e épidémie d’Ebola
Diagnostics rapides, coordination et vaccination ont permis de prévenir la propagation du virus.
La 12e épidémie d’Ebola en RDC aura été de courte durée. Trois mois seulement après la résurgence d’un premier cas dans l’Est, le pays a réussi à stopper la propagation du virus, mais la vigilance reste de mise.
Une riposte rapide
Le bilan de la dernière épidémie d’Ebola dans le Nord-Kivu à l’est du Congo est relativement rassurant. En trois mois, 12 personnes ont été contaminées par le virus et six en sont mortes. Plusieurs mesures ont permis de venir à bout rapidement de cette 12e vague épidémique avec une riposte rapide lancée par la Division provinciale de la santé en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires.
Dès l’apparition du premier cas, l'OMS a dépêché sur place une équipe d'épidémiologistes pour un dépistage rapide et une campagne de vaccination ciblée. Tous les "cas contact" ont été retrouvés et près de 2 000 personnes à haut risque ont été vaccinées afin de maîtriser la flambée. C’est beaucoup plus rapide qu’en 2018 où il avait fallu attendre plusieurs semaines avant de mettre en place la vaccination.
Une vaccination "en anneau"
Un vaccin mis au point en 2015 a largement contribué à combattre la maladie. Il a d’abord été expérimenté en Guinée Conakry, où il a fait ses preuves lors de la grande épidémie (2013-2016) qui a touché l’Afrique de l’Ouest. Depuis, le vaccin, commercialisé sous le nom Ervebo, du groupe américain Merck & Co, et un autre du groupe Johnson & Johnson ont été utilisés en République démocratique du Congo pour venir à bout de deux flambées, dans l’est et le nord-ouest du pays.
La vaccination adopte "la stratégie en anneau" ou "la stratégie de la ceinture", qui est une approche similaire à celle utilisée pour éradiquer la variole. La stratégie de la ceinture suit la trace de l’épidémie, en ciblant les personnes exposées à un risque accru d’infection. Si l’efficacité du vaccin à une seule dose est bien établie, la durée de protection reste cependant inconnue.
Une vigilance quasi permanente
Malgré l’annonce officielle de la fin de l’épidémie, le gouvernement congolais invite la population "à la vigilance". Des équipes de "surveillance" restent mobilisées dans la Nord-Kivu car des poussées potentielles sont possibles dans les mois à venir selon l’OMS. Appelée d’abord fièvre hémorragique, Ebola est une maladie grave, souvent mortelle et extrêmement contagieuse. Une personne morte de la maladie garde dans son corps une charge virale très élevée et peut contaminer ceux qui l’approchent s’ils ne prennent pas les mesures nécessaires pour s'en protéger. Identifié en 1976 par le Dr Peter Piot et le chercheur congolais Jean-Jacques Muyembe, le virus Ebola a depuis frappé une dizaine de fois au Congo.
Mais la plus grande épidémie de fièvre hémorragique a eu lieu en Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016 faisant plus de 11 000 morts. La Guinée est frappée depuis janvier par le virus Ebola et une campagne de vaccination a été mise en place pour juguler l'épidémie.
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