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Robert Mugabe largement vainqueur au Zimbabwe

Sans surprise, le sulfureux chef d'Etat a été réélu à la tête d'un pays qu'il dirige depuis 1980. Très contesté après des vagues de violence et des arrestations, le deuxième tour de la présidentielle s'est déroulé en l'absence d'un autre candidat.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Philimon Bulawayo)

Promis depuis plusieurs semaines par le parti au pouvoir (le Zanu-PF), le deuxième tour de la présidentielle au Zimbabwe a bien eu lieu. Et c'est Robert Mugabe qui l'a donc emporté. Rien de bien étonnant à cela après tout, puisque l'opposition incarnée par Morgan Tsvangirai (parti MDC) avait décidé de jeter l'éponge après de nombreuses violences et intimidations. C'est d'ailleurs (selon les chiffres officialisés alors par la commission électorale) l'opposition qui avait remporté les élections générales du 29 mars.

Après des semaines de crise, tout semble donc revenir à la "normale". Robert Mugabe reste en poste, après avoir été officiellement déclaré vainqueur aujourd'hui, à 84 ans, de ce scrutin. Une victoire d'ailleurs écrasante, faute d'opposition.
_ Une immense majorité lui a ainsi été accordée, dans les dix provinces que compte le pays. Il aurait obtenu (selon la ZEC, commission électorale) 2.150.269 suffrages, et Morgan Tsvangirai - dont le nom n'avait pas été ôté des bulletins de vote - 233.000. Il vient de prêter serment pour un sixième mandat de cinq ans.

La "mascarade" dénoncée par George W. Bush la semaine dernière aura donc été menée à son terme, ce malgré les appels à un report ou une annulation du vote lancés par de nombreux pays du monde. Et malgré l'avis des observateurs du Parlement panafricain (PAP), selon lesquels "l'atmosphère prévalant dans le pays n'a pas permis de conduire
des élections libres, équitables ni crédibles".

Restent désormais un certain nombre d'inconnues. Le leader autocratique du pays sera-t-il tenté de "mettre de l'eau dans son vin" et de laisser plus d'espace à l'opposition politique et à la démocratie civile ? Le risque est grand de voir le Zimbabwe plonger davantage dans la crise d'une société fractionnée.
_ Autre élément à suivre, l'attitude de la communauté internationale. Si certains pays ont déjà pris leurs distances, l'ONU et l'Union africaine (UA) semblent condamnées à laisser les choses se faire. La situation sera peut-être évoquée au sommet de l'UA demain, en Egypte, en présence de...Robert Mugabe.

Matteu Maestracci avec agences

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