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D'anciens ministres socialistes s'insurgent de propos de Raphaël Glucksmann sur François Mitterrand et le Rwanda

Selon le fondateur de Place Publique, l'ancien président de la République aurait été "complice du génocide au Rwanda" perpétré par les Hutus. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Raphaël Glucksmann lors d'un meeting à Nantes (Loire-Atlantique) le 6 mai 2019. (ESTELLE RUIZ / NURPHOTO / AFP)

Jack Lang, Michel Charasse, Elisabeth Guigou, Edith Cresson ou encore Roland Dumas... Vingt-trois anciens ministres socialistes interpellent le PS pour se plaindre de propos portant sur François Mitterrand et le génocide rwandais prononcés par Raphaël Glucksmann, tête de la liste socialiste Place Publique pour les européennes. Bernard Cazeneuve, qui a récemment apporté son soutien au candidat et participera à l'un de ses meetings jeudi à Lyon, en est également signataire. Cette lettre datée du 9 mai, adressée au Premier secrétaire Olivier Faure, est révélée par Le Canard enchaîné, puis Le Figaro et l'AFP.

Les anciens ministres s'y émeuvent de deux déclarations de Raphaël Glucksmann. La première aurait été prononcée en janvier : "François Mitterrand a porté de la manière la plus radicale et la plus abjecte la politique de la France au Rwanda". La seconde, le 6 avril, aurait été dite en marge de son meeting à Toulouse. L'ancien président aurait été, selon le fondateur de Place Publique, "complice du génocide au Rwanda" perpétré par les Hutus et qui a fait environ 800 000 morts parmi les Tutsis entre avril et juillet 1994.

"Comment peut-on porter un tel jugement, alors que la France a été (...) le seul pays, dès le feu vert donné par l'ONU, à mener une opération humanitaire en 1994, pendant le génocide, pour sauver des vies, pendant que le monde entier restait indifférent ?", écrivent les ex-ministres.

"Convaincre Raphaël Glucksmann de retirer ses insultes"

La politique française au Rwanda "peut être critiquée" mais "rien, absolument rien, ne peut justifier les accusations de 'complicité de génocide' relayées par M. Glucksmann, alors qu'il s'exprime aujourd'hui au nom des socialistes", poursuit le courrier. Ses signataires demandent à Olivier Faure "de convaincre Raphaël Glucksmann de retirer ses insultes et accusations infondées envers François Mitterrand", et "en cas de refus" qu'il "trouve les formes appropriées pour désavouer ses propos".

L'entourage de Raphaël Glucksmann n'a pour l'instant pas donné suite aux sollicitations de l'AFP. Interrogé sur ces propos lors d'une émission de Radio J, le 5 mai, le candidat ne les avait pas démentis, déclarant : "La France a armé, soutenu financièrement et politiquement les génocidaires" alors que "François Mitterrand était président de la République". "Je m'inscris dans les pas de François Mitterrand sur la construction européenne, la peine de mort, les mesures sociales de 1981, pas dans la politique africaine de la France", avait-il ajouté.

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