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Rwanda : l'un des fugitifs les plus recherchés pour son implication présumée dans le génocide était en fait mort depuis seize ans

Protais Mpiranya était notamment accusé d'avoir fait tuer la Première ministre hutu modérée Agathe Uwilingiyimana.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un avis de recherche affiché sur le mur du bureau de l'Unité de recherche des fugitifs du génocide à Kigali, au Rwanda, le 19 mai 2020. Protais Mpiranya apparaît sur les deux clichés de droite. (SIMON WOHLFAHRT / AFP)

Depuis plus de vingt ans, la justice le considérait en cavale. Protais Mpiranya, fugitif rwandais le plus recherché pour son implication présumée dans le génocide de 1994, où il commandait alors la très puissante garde présidentielle, était en réalité mort depuis seize ans, ont annoncé jeudi 12 mai les procureurs de l'ONU.

L'équipe qui enquêtait sur l'affaire à La Haye a annoncé qu'"à la suite d'une enquête difficile et intensive, le Bureau du Procureur a pu déterminer que Mpiranya est mort le 5 octobre 2006 à Harare au Zimbabwe".

Une présence au Botswana "délibérément dissimulée"

Accusé de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le major hutu Mpiranya était considéré comme la plus importante des six personnalités encore en fuite et mises en accusation par l'ex-Tribunal pénal international pour le Rwanda. Celui qui le devançait sur cette liste, Félicien Kabuga, régulièrement présenté comme le financier du génocide, a été arrêté en mai 2020 en France et remis à la justice internationale.

Protais Mpiranya était notamment accusé, avec d'autres, d'avoir fait tuer le 7 avril 1994 – aux premières heures du génocide qui a causé la mort de 800 000 personnes, essentiellement tutsi – la Première ministre hutu modérée Agathe Uwilingiyimana, ainsi que dix Casques bleus belges chargés de sa protection et plusieurs personnalités politiques de premier plan.

"Sa présence au Zimbabwe, et plus tard sa mort, furent délibérément dissimulées suite aux efforts concertés de sa famille et de ses associés, et ce y compris jusqu'à présent", peut-on également lire jeudi dans le communiqué des procureurs de l'ONU.

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