Sénégal : les bois rares des forêts de Casamance victimes d'un trafic très lucratif
Dans le sud du Sénégal, les forêts de Casamance sont connues pour leurs bois rares, comme le bois de rose ou encore le poirier du Cayor. Ils sont censés être protégés, mais des groupes armés en ont fait un trafic très lucratif destiné à la Chine.
Au Sénégal, les vastes forêts de Casamance s'étendent sur des milliers d'hectares. La région est surnommée le "poumon vert" du pays, connue pour ses espèces d'arbres rares comme le bois de rose ou le poirier du Cayor. Mais ces dernières années, un vaste trafic décime des parcelles entières de forêts. Chaque année, l'équivalent de trois fois la superficie de Paris serait abattu illégalement dans ces forêts. Les bois précieux passent clandestinement en Gambie voisine.
Du bois destiné à la Chine
Le Sénégal a formellement interdit de couper du bois dans ces forêts, mais cette loi est loin d'être respectée, alors des militants écologistes patrouillent. En s'enfonçant dans la brousse, ils découvrent un campement clandestin ce jour-là. Un peu plus loin, on entend le son des tronçonneuses. Les coupeurs de bois sont là, à une centaine de mètres. Mieux vaut rester à distance. "Ils sont plus armés que l'armée même", assure un militant écologiste. La marchandise est exportée par bateau vers la Chine, pour être transformée en meubles de luxe.
Le business est lucratif. Rien que pour l'espèce la plus prisée, le bois de rose, les exportations depuis la Gambie s'élèvent à 280 millions d'euros en six ans. Un pactole largement capté en Casamance par un groupe indépendantiste armé lié à ce trafic.
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