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200 djihadistes de retour dans leur pays interpellés par la police marocaine

Le nombre de Marocains dans les rangs de groupes djihadistes en Irak et en Syrie était estimé en 2015 à plus de 1.600. Beaucoup sont tombés sous les balles de la coalition, mais d'autres sont de retour dans leur pays. Le Maroc a déjà interpellé et traduit devant la justice plus de 200 «revenants». Les autorités affirment avoir démantelés 50 cellules terroristes sur leur sol en trois ans.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
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Un des suspects de l'attentat contre le café «Argana» de Marrakech, qui a fait 17 victimes le 28 avril 2011. (AFP PHOTO / ABDELHAK SENNA)

Le Maroc s'emploie à appréhender et juger, à leur retour au pays, ses ressortissants partis combattre sous la bannière du groupe djihadiste Etat islamique (EI).

Les autorités du royaume annoncent régulièrement le démantèlement de «cellules terroristes», même si les chiffres sont en baisse, «de 21 en 2015 à 19 en 2016 puis à 9 en 2017», selon le patron de de l’antiterrorisme marocain Abdelhak Khiam.

«Nous en sommes à plus de 200 "revenants" interpellés et traduits devant la justice», explique le directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), en précisant qu'ils «écopent de peines allant de 10 à 15 ans de prison».

Sur les 1600 Marocains partis faire le djihad en Irak et en Syrie, «certains sont tombés dans des opérations kamikazes ou ont été abattus par les forces de coalition (internationale antidjihadistes). D'autres ont pris la fuite vers d'autres pays», affirme M.Khiam dans une interview à l’AFP.

Le royaume a été plutôt épargné par les attaques après celles de Casablanca de 2003 (33 morts) et de Marrakech en 2011 (17 morts).

Des Marocains de la diaspora sont en revanche régulièrement impliqués dans des attentats en Europe: à Paris (130 morts en 2015), Carcassonne (4 morts en 2018), Bruxelles (32 morts en 2016) ou encore Barcelone et Cambris (16 morts en 2017) et Madrid (191 morts en 2004).

Sahel: bombe à retardement
Abdelhak Khiam met également en avant le rôle de son pays dans la coopération internationale contre le terrorisme. «Grâce à nos services (de renseignement), des attentats ont été déjoués en France, Belgique, Allemagne, Angleterre, Danemark, Italie et Espagne», assure-t-il, sans fournir plus de détails. Mais il peut y avoir des «lacunes», admet-il. Comme pour les attaques perpétrées en mars 2018 à Carcassonne, dans le sud de la France, par un Franco-Marocain fiché, Radouane Lakdim.

M.Khiam regrette que les «services marocains n'aient pas été informés (...) alors que (Lakdim) venait de temps en temps rendre visite à sa famille dans son pays d'origine», le Maroc. «Si des binationaux sont suspectés d'appartenir à des mouvances extrémistes, le plus simple est de le signaler au pays d'origine», affirme-t-il.

Le chef de l'antiterrorisme marocain se dit par ailleurs inquiet au sujet du Sahel, «terrain fertile» pour les groupes djihadistes et «bombe à retardement». M.Khiam se montre notamment préoccupé par «les connexions entre les réseaux criminels et les mouvances terroristes».

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