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Afrique du Sud: une bactérie tue 6 nouveaux-nés dans un hôpital public surchargé

Les autorités sanitaires sud-africaines ont annoncé la fermeture de plusieurs services d'un hôpital public de Johannesburg, dont sa maternité, après la mort de six nouveaux-nés victimes d'une infection rare par la bactérie Klebsiella pneumonia.
Article rédigé par Shanhui Zhang
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Six bébés décédés en à peine trois mois en Afrique du Sud.  (Christa Eybers/EWN.)

Le bilan est lourd: douze bébés infectés dont six décédés (lien en anglais) depuis juillet, suite à une série de contaminations à l'hôpital Thelle Mogoerane. La bactérie est résistante aux antibiotiques usuels, a révélé le 16 septembre 2018 le ministre sud-africain de la Santé, Aaron Motsoaledi. Le lendemain, des membres de la communauté hospitalière ont manifesté devant l’hôpital, déplorant de ne pas avoir suffisamment d’équipements médicaux et de main-d’œuvre pour éviter de nouvelles victimes.

La bactérie 
«L'hôpital Thelle Mogoerane n'est pas le premier qui a connu cette infection cette année», a indiqué à Géopolis le docteur Jatin Ganda, qui vient d'être nommé à la tête de l’hôpital Thelle Mogoerane. Naturellement présente dans certains organes, la bactérie Klebsiella pneumoniae peut se révéler dangereuse lorsque le système immunitaire du patient est affaibli et provoquer des infections susceptibles de lui être fatales.
 
Dilemme dans l'hôpital public
Situé dans l'est de Johannesburg, dans le township de Vosloorus, l'hôpital public Thelle Mogoerane est confronté à une surpopulation comme d’autres établissements de santé de la région. Une partie de cette suroccupation des lits est due à la présence de nombreux étrangers venus des pays voisins pour se faire soigner, notamment du Zimbabwe (lien en anglais).
 
La Province du Gauteng (nord) qui abrite Johannesburg et la capitale Pretoria, est aujourd’hui devenue une province «qui n’a pas assez d’hôpitaux pour faire face aux besoins des populations», avoue le docteur Jatin Ganda à Géopolis.

La surpopulation
Selon le praticien, le principal facteur d'infection par la bactérie est la surpopulation dans l'unité néonatale, car les prématurés sont toujours plus vulnérables que les autres bébés. Cette insuffisance de place se traduit par un taux d'occupation de 132% dans les maternités et autres services de néonatologie.

Cette surpopulation ne permet pas d’appliquer les mesures normales de prévention des infections, a déclaré à la presse le ministre sud-africain de la Santé. «Nous ne pouvons plus accueillir de nouveaux-nés là-bas», a ainsi indiqué Aaron Motsoaledi. Les personnes infectées ont été transférées dans d'autres établissements hospitaliers de la région. «Les bébés infectés ne restent pas avec leur mère pour le moment», a précisé le directeur de l'hôpital Thelle Mogoerane
 
La situation est loin d’être satisfaisante dans les hôpitaux publics, bien qu'ils représentent aujourd’hui plus des deux tiers des hôpitaux sud-africains. «En général, nous manquons de ressources dans tous les domaines pour pouvoir faire face à tous les besoins de santé des Sud-Africains», regrette le docteur Jatin Ganda.

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