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Ebola en RDC : trois médecins congolais soupçonnés d'avoir commandité le meurtre d'un épidémiologiste de l'OMS

En pleine épidémie du virus Ebola, la justice congolaise a demandé l'arrestation de trois médecins soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat en avril 2019 d'un épidémiologiste camerounais dépêché par l'Organisation mondiale de la santé.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Vaccination contre le virus Ebola dans la ville de Goma en République Démocratique du Congo. Photo  prise le 7 août 2019. (AUGUSTIN WAMENYA / AFP)

Le Dr Richard Valery Mouzoko Kiboung, spécialiste de la lutte contre Ebola, avait été tué le 19 avril dans une attaque de milices à Butembo dans l'est de la République démocratique du Congo. Il présidait alors une réunion avec les membres de l'équipe de riposte contre Ebola. Les docteurs Hippolyte Sangala Kisako, Aurélien Luendo Paluku et Gilbert Kasereka sont "poursuivis" pour "terrorisme, association de malfaiteurs", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Jean-Baptiste Kumbu Ngoma, procureur militaire de Butembo (Nord-Kivu). Un quatrième médecin, le Dr Mundama Witende, soupçonné lui aussi d'avoir commandité cet assassinat, aurait quitté le pays.

Ils sont tous les quatre accusés d'avoir tenu "des réunions en date du 14 avril 2019 dans le but de projeter l'assassinat du docteur Richard Mouzoko". D'autres personnes, dont une femme, sont également détenues dans cette affaire non encore élucidée. On ne connaît pas les mobiles qui auraient pu pousser ces médecins à éliminer leur confrère camerounais.

Menace de grève pour la libération des trois médecins

Dans une lettre datée du 6 août adressée au maire de la ville de Butembo, l'ordre local des médecins a exprimé "son indignation face à l'arrestation" de ces confrères et exigé leur mise en "liberté provisoire""La corporation donne un ultimatum de 48 heures pour leur libération sans condition aucune sous peine d'une grève sèche dans toutes les structures de la ville de Butembo et ses environs sans oublier les centres de traitement de la maladie à virus Ebola", a affirmé l'ordre.

La réponse ne s'est pas fait attendre. Il est "hors de question de les mettre en liberté provisoire. Ils ont été pointés du doigt de manière très claire dans l'assassinat du docteur Richard et l'attaque du centre de traitement d'Ebola de Butembo", a réagi le procureur militaire.

La République démocratique du Congo lutte depuis une année contre une épidémie de fièvre hémorragique qui a déjà fait plus de 1820 morts, essentiellement dans les régions rurales de Beni, Butembo-Katwa (Nord-Kivu) et en Ituri.    

Depuis mi-juillet, une dizaine de cas, dont deux morts, ont été enregistrés dans la ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu. La région est un repaire de nombreux groupes armés locaux et étrangers depuis 25 ans.

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