Le Zimbabwe est menacé par la famine, alerte l'ONU
Environ cinq millions de personnes, soit un tiers des 16 millions de Zimbabwéens, ont besoin d'une aide alimentaire et au moins la moitié d'entre eux sont au bord de la famine.
Inflation, pénuries, sécheresse... L'agence des Nations unies pour l'alimentation a lancé mardi 6 août un appel aux dons pour un montant de 331 millions de dollars afin de venir en aide aux millions de personnes menacées de famine au Zimbabwe. Environ cinq millions de personnes, soit un tiers des 16 millions de Zimbabwéens, ont besoin d'une aide alimentaire et au moins la moitié d'entre eux sont au bord de la famine, selon le programme alimentaire mondial (Pam).
Quelque 2,5 millions de Zimbabwéens "s'acheminent vers la famine", a déclaré le directeur exécutif du Pam, David Beasley, lors du lancement de cet appel. Et si rien n'est fait, au début de l'année prochaine 5,5 millions de Zimbabwéens seront dans une situation similaire, a-t-il averti.
La monnaie dépréciée
Ancien grenier à céréales de l'Afrique australe, le Zimbabwe est empêtré depuis près de deux décennies dans une grave crise économique et financière qui s'est traduite notamment par des pénuries régulières de denrées de première nécessité comme la farine, le pain ou l'huile. La dernière campagne agricole a été particulièrement mauvaise en raison de la sécheresse.
Les dons devraient aussi permettre de répondre aux besoins humanitaires des victimes du cyclone Idai qui a frappé une partie de l'est du Zimbabwe plus tôt cette année. Le cyclone, qui avait aussi balayé le Malawi et le Mozambique, avait touché 570 000 Zimbabwéens et fait 50 000 déplacés dans le pays.
Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe après son éviction à l'issue d'un coup de force en novembre 2017, a promis de revivifier l'économie du pays. Mais depuis son arrivée au pouvoir, la situation économique a encore empiré. L'inflation annuelle s'est établie à 176% en juin, du jamais vu en une décennie. Outre l'inflation galopante et les pénuries de produits de base, la population est confrontée à la dépréciation de la pseudo-monnaie locale et à des coupures d'électricité.
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