Journée internationale des droits de l'enfant : le Cap-Vert peut mieux faire
A l'occasion du 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies en novembre 1989, direction l'archipel du Cap-Vert, où le sort des enfants s'améliore mais où leur vulnérabilité reste élevée.
Un tiers des 560 000 habitants des dix îles du Cap-Vert, au large du Sénégal, a entre 0 et 14 ans. C'est dire si les besoins en infrastructures et en accompagnement sont énormes. En particulier à Santiago où se concentre plus de la moitié de la population.
Un plan d'aide à l'éducation
Selon le Partenariat mondial pour l'éducation (PME), "avec une durée moyenne de scolarisation de 13 années, le Cabo Verde (Cap-Vert, NDLR) a considérablement progressé en termes de couverture d’ensemble du système." Le pays est associé au programme depuis 2018. Renforcer les outils pédagogiques, la formation de maîtres d'école et assurer l'accueil d'enfants dans le préscolaire sont les lignes directrices d'un plan d'aide à l'éducation dont bénéficiera le Cap-Vert jusqu'en 2021. Un programme financé par l'Unicef.
L'organisation onusienne souligne que l'ancienne colonie portugaise fait aussi face à de nombreux défis sanitaires comme "le taux élevé d'anémie chez les enfants". Une maladie qui touche principalement les petits de moins de 5 ans. Son effet est dévastateur sur leur développement et leurs capacités cognitives.
A l'occasion du trentenaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, l'Unicef lance l'opération Lumières sur les droits de l’enfant afin, dit-elle, de déclarer au monde entier que son engagement collectif envers les droits des enfants reste entier.
De son côté, l'ONG Humanium, qui se dit engagée à faire respecter les droits de tous les enfants, liste les difficultés majeures rencontrées par les petits Cap-Verdiens, dont la pauvreté et l'exploitation sexuelle. Les jeunes victimes peuvent être prostituées par des autochtones ou, plus récemment, en lien avec le développement du tourisme, par des prédateurs sexuels venus en vacances.
Les progrès économiques du Cap-Vert vont-ils profiter aux enfants ?
Sur place, l’Institut cap-verdien pour les enfants et les adolescents (ICCA), créé en 1982, est chargé de la protection de l'enfance par les pouvoirs publics. Soucieux de maintenir les liens familiaux entre enfants et parents, l'organisme manque souvent de moyens. Attentif aux dangers de certaines situations, il se fait fort néanmoins de réagir au mieux. Ainsi, sur l'île de Maio, ayant constaté dans la rue que les enfants "sont laissés seuls pendant longtemps parce que leurs parents vont au travail et n'ont nulle part où les laisser, et (que) pendant ce temps, les enfants adoptent leur propre programme", l'ICCA a décidé d'ouvrir un centre pour les accueillir après l'école.
Autre association d'aide aux enfants défavorisés, le groupe de danse créole Grupo Kriol Dance qui prend sous son aile une cinquantaine d'entre eux, âgés de 10 à 16 ans. Bénéficiaires d'une bourse accordée par le ministère de la Culture, filles et garçons sont initiés aux danses traditionnelles locales. La troupe se produit régulièrement devant du public et participe à des concours. L'association offre aussi du soutien scolaire et des cours de couture. De temps en temps, elle propose même aux jeunes des opérations de nettoyage des plages avec gants et grands sacs.
Longtemps miné par une dette colossale, le Cap-Vert table sur une croissance de 5% en 2020. Le pays a décidé de privatiser la compagnie aérienne nationale et de mettre son aéroport international en concession. Le but de l'opération : mettre sur pied une grande plateforme de correspondances aériennes en Afrique. Des développements économiques qui pourraient rejaillir sur la prise en compte du bien-être de l'enfant et sur la qualité de l'enseignement dans l'archipel créole.
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