Cet article date de plus de six ans.
L'Afrique du Sud taxe les boissons sucrées, une première sur le continent
A partir du 1er avril 2018, l’Afrique du Sud taxera les boissons sucrées. Avec cette redevance basée sur le taux de sucre, une canette de Coca devrait voir son prix augmenter de 11% environ. Cette mesure de santé publique est une première en Afrique, continent particulièrement touché par les maladies liées au sucre, et notamment le diabète.
Publié
Temps de lecture : 3min
La loi sur la taxation des produits sucrés a été votée le 5 décembre 2017 et s’appliquera le 1er avril 2018. «Les parlementaires sud-africains méritent d’être félicités pour leur fermeté face aux énormes pressions des industries et également pour leur vision et leur détermination à placer la santé des populations au-dessus des intérêts des industries», s’est félicité le représentant de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) en Afrique du Sud.
Some interesting readinghttps://t.co/E1tEUit2bW @fuzion100uk a good(and healthier) alternative then hey #CocoFuzion100forthewin
— Bryan Habana (@BryanHabana) January 7, 2018
La consommation de boissons gazeuses a régulièrement augmenté en Afrique du Sud au cours des 50 dernières années. Dans un débat parlementaire sur la question, le professeur Tolullah Oni de l'Université du Cap a déclaré qu'en moyenne, un Sud-Africain avait consommé 254 boissons de type Coca-Cola en 2010, contre une moyenne mondiale de 89.
En s'attaquant au prix des boissons sucrées, l'Afrique du Sud suit les traces du Mexique, de la France, de la Hongrie, du Brésil et de plusieurs Etats américains (dont New York), qui ont été les pionniers de cette stratégie pour lutter contre les effets néfastes des produits sucrés pour la santé humaine.
Surpoids et diabète
Le nombre de personnes en surpoids ou obèses dans les pays en développement est passé de 250 millions en 1980 à un milliard ces dernières années, selon l'Overseas Development Institute. Les dangers liés à la consommation excessive de sucre sont connus. «En 2015, 42 millions d’enfants de moins de cinq ans présentaient un surpoids ou étaient obèses. Ceci correspond à une augmentation du nombre de cas de 11 millions environ au cours des 15 dernières années. Près de la moitié (48%) de ces enfants habitaient en Asie et 25% en Afrique», prévient l'OMS (Voir aussi notre article: Après la suppression des quotas, l'Europe va-t-elle se sucrer sur l'Afrique?).
Les avis sont partagés sur la réelle efficacité d’une telle mesure. Les lobbies du sucre et des boissons sucrées (le coût pour les exportations américaines pourrait être de 5 millions de dollars) ont tenté de s'opposer à cette imposition. Mais dans un pays où la consommation de ce type de boissons est extrêmement importante, cette taxation a le mérite de montrer qu’une politique de santé publique existe. Ses défenseurs estiment que la politique de taxation a eu des effets positifs en Afrique du Sud en matière de tabagisme. «La taxe va certainement rendre les gens plus conscients du problème», a déclaré le professeur Shane Norris, directeur du Developmental Pathways for Health Research Unit de l'Université de Witwatersrand à Johannesburg.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.