LA PHOTO. Liberia: des hommes peints font de la pub dans les rues de Monrovia
Dans la capitale libérienne, des dizaines de jeunes hommes arpentent les rues en bravant la chaleur et les gaz d’échappement de la circulation. Leurs corps peints vantent les mérites d’entreprises, grandes ou petites, d’administrations, d’écoles dans un pays où l’affichage publicitaire se résume le plus souvent à des tracts ou des affiches collés sur les murs.
Au Liberia, le «salaire de la peau»... Alors que la situation économique du Liberia est difficile, l’activité permet à ces jeunes de s’en sortir. «Cela me plaît d'être peint, c'est ce qui m'apporte mon pain quotidien, plutôt que de devoir voler dans la rue», affirme Emmanuel Howard, 25 ans, aux couleurs d'une administration libérienne. Il pose ainsi pendant des séances de 5h pour 10 USD la journée (8,70 euros). «Notre seul problème, c'est que rester au soleil pendant des heures peut nous donner de la fièvre», dit-il. Cette forme de marketing connaît un tel succès que des entrepreneurs ont créé des sociétés spécialisées. «DHL, Total et l'administration fiscale font partie de mes clients», raconte l’un d’eux. Qui précise qu’il «fait aussi les mariages». L’origine de l’activité remonte aux «chauffeurs» des supporters de football dans les années 1990, peinturlurés aux couleurs bleu, blanc, rouge du drapeau national. La tradition de la peinture sur le corps, pour des rituels religieux ou communautaires, existe de longue date au Liberia, comme dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest. Mais dans un cercle plus restreint que la voie publique.
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