Les épidémies transmises par les animaux ont augmenté de plus de 60% ces dix dernières années en Afrique, selon l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé préconise une riposte globale.
Le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique met en garde contre la hausse des épidémies zoonotiques sur le continent africain. Les maladies transmises par les animaux à l’homme ne cessent d’augmenter et de se propager. En cause notamment, la croissance démographique et l'urbanisation.
Des cas en nette hausse
Dengue, Ebola ou encore variole du singe. Les cas de ces maladies transmises par les animaux à l’homme ont bondi ces dernières en Afrique selon l’OMS : 63% de plus au cours de la dernière décennie. La hausse a été constatée dès le début des années 2000 avec "un pic particulier" enregistré en 2019 et 2020. La majorité des épidémies qui se sont déclarées en Afrique provenaient d’agents pathogènes − virus, bactérie et champignons − transmis par les animaux.
Nous devons agir maintenant pour endiguer les zoonotiques, avant qu’elles ne puissent provoquer des infections généralisées, et empêcher l’Afrique de devenir l’épicentre des maladies infectieuses émergentes
Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale Afrique de l'OMS
La variole du singe se propage
L’analyse de l’OMS souligne, par exemple, une augmentation "significative" des cas de variole du singe depuis avril 2022, par rapport à la même période de 2021. Cette hausse est principalement observée en République démocratique du Congo et au Nigeria.
Elle pourrait être en partie attribuée au renforcement de la surveillance du virus et des capacités d'analyse en laboratoire dans ces pays, selon l'agence onusienne. Outre l’augmentation des cas, c’est la propagation du virus qui inquiète l’OMS. Il n’est plus cantonné à certains pays africains mais touche désormais plusieurs pays dans le monde. On compte à ce jour plus de 10 000 cas dans une soixantaine de pays.
Une flambée liée à la croissance démographique
Plusieurs raisons, explique l'OMS, sont à l'origine de la hausse des épidémies de zoonoses − maladies infectieuses qui passent de l'animal à l'homme − en Afrique. Cette région du monde enregistre la croissance démographique la plus rapide. De ce fait, l’urbanisation prend de l'ampleur et empiète sur les habitats de la faune sauvage. Le développement des infrastructures et des moyens de transports est également un facteur important à la circulation des virus qui se déplacent des zones rurales ou peu peuplées vers les grands centres urbains.
"Les infections d’origine animale qui se transmettent à l'homme existent depuis des siècles, mais le risque d'infections et de décès massifs était relativement limité en Afrique. Les mauvaises infrastructures de transport constituaient une barrière naturelle"
Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale Afrique de l'OMS
Pour remédier à l'augmentation des maladies zoonotiques en Afrique, l'OMS recommande une approche de santé unique. Autrement dit, une collaboration entre scientifiques et experts de tous les secteurs − environnement, alimentation et agriculture notamment − afin de "prévenir et contrôler les maladies comme Ebola, la variole du singe et d’autres coronavirus".
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