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Pas d'augmentation des frais universitaires pour les étudiants étrangers déjà en France

Programmée pour la rentrée 2019, la hausse des frais d'études ne concernera pas les étudiants étrangers déjà engagés dans un cursus universitaire en France. La hausse de l'ordre de 2600 euros ne s'appliquera que pour les nouveaux étudiants. Les doctorants étrangers seront, eux, exemptés.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Manifestation universitaire derrière une banderole "Pour une université ouverte. Contre la hausse des frais d'inscription", à Paris, le 12 mars 2019. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS)

Dès la rentrée 2019, les étudiants hors Union européenne (UE) devront payer 2770 euros par an en licence (contre 170 euros aujourd'hui) et 3770 euros en master (243 euros actuellement), annonçait le gouvernement en novembre 2018. Depuis, les choses ont quelque peu évolué. Les autorités françaises ont annoncé le 24 février 2019 que les doctorants seraient exemptés de cette hausse. "Des étudiants qui jouent un rôle essentiel dans les laboratoires de recherche", affirmait ainsi la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, dans un entretien au Journal du Dimanche.

Une vingtaine d'universités avaient annoncé leur refus de mettre en œuvre cette hausse, considérée comme inadaptée pour améliorer l'attractivité des établissements français et décrite comme injuste et accentuant la discrimination par l'argent pour l'accès aux études supérieures. Aujourd'hui, le gouvernement précise que les étudiants déjà présents dans l'Hexagone ne seront pas concernés par la hausse des frais universitaires.

Ce que je peux annoncer (...), c'est que pour les étudiants qui aujourd'hui sont déjà dans un cursus en France, il n'y aura pas de changement des droits d'inscription

Gabriel Attal, secrétaire d'Etat à l'Education nationale

à France 3

Pour Gabriel Attal, cette réforme vise à mettre en place "un système redistributif pour que les étudiants étrangers qui n'ont pas les moyens de payer les droits d'inscription, bénéficient de bourses et que ceux qui ont les moyens puissent payer des droits d'inscription". La mesure annoncée concerne environ 280 000 étudiants extra-européens présents dans l’Hexagone (sur un total de 343 000 étudiants étrangers). Ceux des pays de l’UE (en échange Erasmus, notamment) ne sont pas concernés.

Passer de 170 à 2770 euros en licence et de 243 en master à 3770 euros représente un gain de 700 millions d’euros, soit moins de 3% du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche en 2019, annoncé à 25,1 milliards d'euros.

Maintenir l’attractivité internationale des universités françaises

On estime qu’une année d’études en France revient à peu près 10 000 euros par étudiant, et bien plus pour certains cursus. Paris continuera ainsi d’accorder à chaque étudiant extra-communautaire un "coup de pouce" d’environ 7000 euros par an. Ce qui, pour un cycle d’études de trois ans, représente plus de 20 000 euros.

Avec 2800 euros par an, on est bien sûr très loin des frais demandés par les universités américaines ou britanniques, mais cela sera sans doute très difficiles pour de nombreux étudiants africains. Ils représentaient environ 40% des étudiants étrangers dans l'Hexagone ces dernières années, dont la moitié sont originaires du Maghreb. Or, le gouvernement le répète : "On a besoin d'étudiants étrangers en France, parce qu'un étudiant étranger qui vient faire ses études en France et qui repart dans son pays, ça devient un petit ambassadeur de France et on a besoin de faire rayonner notre pays", affirme Gabriel Attal.

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