Tunisie : deux policiers poignardés devant le Parlement par un extrémiste
L’un des policiers est grièvement blessé.
L'assaillant «a avoué, selon les informations préliminaires, avoir adopté la pensée takfiriste (extrémiste, NDLR) il y a trois ans et considérer les membres des forces de l'ordre comme des ‘‘tawaghit’’ selon ses propres termes. Les tuer, croit-il, est une forme de djihad», a affirmé un communiqué du ministère de l’Intérieur. «Tawaghit» est le pluriel de «taghout», terme signifiant «tyran» en arabe et utilisé par la mouvance extrémiste pour qualifier les policiers et militaires.
L'agresseur était connu des autorités pour son radicalisme.
L'un des responsables du poste de police où l'assaillant a été emmené après son arrestation, a indiqué à l'AFP que l’auteur de l’attaque est un jeune homme d'une vingtaine d'années, «très conscient de ce qu'il a fait». «Il a parlé calmement et n'a manifesté aucun regret», a dit ce responsable sous le couvert de l'anonymat. «Il nous a dit ‘‘Ce matin, j'ai fait la prière et j'ai décidé de faire quelque chose pour le djihad. J'ai vu le policier devant moi, pour moi c'est un ‘‘taghout’’. Et j'ai fait ce que j'ai fait’’», a ajouté la même source, disant rapporter les propos de l'auteur de l'attaque.
Depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, la Tunisie fait face à un essor de la mouvance djihadiste qui a fait plusieurs dizaines de morts, notamment des policiers, des militaires et des touristes étrangers. Les autorités affirment avoir fait «des pas très importants dans la guerre contre le terrorisme». Mais elles continuent à en appeler à la vigilance. Et des démantèlements de cellules djihadistes sont régulièrement annoncés.
Le pays est sous état d'urgence depuis le 24 novembre 2015, date à laquelle 12 agents de la garde présidentielle avaient été tués en plein Tunis dans un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI). Deux autres attaques majeures revendiquées par l'EI avaient eu lieu en mars et juin 2015, respectivement au musée du Bardo (à côté du Parlement) à Tunis ainsi que sur une plage et dans un hôtel de Sousse (est). Soixante personnes, dont 59 touristes étrangers, avaient été tuées.
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