Une nouvelle invasion de criquets pèlerins menace l’Afrique de l’Est
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) tente de contenir la recrudescence des insectes ravageurs malgré les contraintes liées au coronavirus.
Depuis leur première apparition fin décembre 2019 en Somalie, les criquets pèlerins ont envahi plusieurs pays de la région provoquant d’immenses dégâts dans les terres agricoles. La situation pourrait encore s’aggraver dans les semaines à venir avec de nouveaux essaims qui devraient se déplacer du Kenya vers le Soudan du Sud et l'Ouganda.
Une nouvelle génération plus nocive
Les pluies abondantes du mois de mars risquent d’entraîner une prolifération de criquets pèlerins en Afrique de l’Est, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les conditions climatiques sont malheureusement idéales pour la multiplication des insectes ravageurs. Les criquets pèlerins ne vivent que trois mois, mais ils se reproduisent assez rapidement. Arrivés en masse dans la région fin 2019, ils ont eu le temps de pondre des œufs et la nouvelle génération pourrait être plus grande et plus nocive que la précédente.
Les ravages en Ethiopie
La première vague de criquets a déjà provoqué d’énormes dégâts dans plusieurs pays touchés par l’invasion de ces milliards d’insectes incontrôlables et voraces. En Ethiopie, 200 000 hectares de terres agricoles ont été ravagées et un million de personnes ont désormais besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Un constat amer alors que le pays lutte à la fois contre les criquets et la propagation du coronavirus.
Il est capital de protéger les moyens de subsistance des populations affectées
Fatouma Seid, représentante de la FAO en Ethiopieà l'AFP
"Une priorité nationale"
Malgré les contraintes liées au coronavirus, la FAO continue de travailler avec les gouvernements, les agriculteurs et les producteurs sur place en vue de contenir la nouvelle invasion des criquets pèlerins. L’agence onusienne assure que les personnes impliquées dans la lutte contre la recrudescence des insectes poursuivent leur action considérée comme "priorité nationale". Des opérations aériennes et terrestres de pulvérisation sont menées dans dix pays affectés, mais il y a un retard dans la fourniture de pesticides en raison de la diminution des frets aériens.
Une rupture des stocks de pesticides serait dramatique pour les populations rurales
Cyril Ferrand, FAO
La FAO préconise le renforcement de la lutte pour éviter la prolifération de ces acridiens dont le nombre pourrait être multiplié par vingt pendant la saison des pluies à venir.
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