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Le fragile processus de paix au Darfour menacé par de nouveaux affrontements

Deux semaines de combats entre forces gouvernementales soudanaises et rébellion ont à nouveau jeté 34.000 personnes sur les routes au Darfour selon l’ONU. Après plusieurs mois d’accalmie, les affrontements ont repris dans la zone montagneuse de Jebel Marra, fief de l’armée de libération du Soudan entraînant une nouvelle vague de déplacés en majorité des femmes et des enfants.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Soldat de la Force d'intervention rapide soudanaise dans la ville de Nyala, exhibant du matériel militaire pris aux rebelles du Darfour, le 3 mai 2015.    (AFP PHOTO / ASHRAF SHAZLY)

Lentement mais sûrement, le calme relatif qui s’était installé au Darfour après l’annonce d’un cessez-le-feu par Khartoum il y a un an, est en train de voler en éclats.
 
Les affrontements ont repris il y a deux semaines entre les forces gouvernementales soudanaises et la rébellion dans la zone montagneuse de Jebel Marra, qui réclame depuis 2003 la fin de la marginalisation des populations non-arabes et le partage du pouvoir.
 
Les deux parties se renvoient la responsabilité de la reprise des combats
A cheval sur les trois Etats du Darfour, Nord, Centre et Sud, cette région est le fief de l’Armée de Libération du Soudan d'Abdel Wahid Nour, un des principaux groupes rebelles combattant le pouvoir du président Omar al-Bachir.
 
En dépit de la prolongation du cessez-le-feu d’un mois à dater du 31 décembre 2015, les deux parties se renvoient la balle sur la responsabilité de la reprise des violences.
 
L’armée soudanaise affirme respecter les consignes et se contenter de riposter à des attaques contre ses positions. Tandis que le mouvement d’Abdel Wahid Nour accuse le gouvernement d’avoir lui-même lancé plusieurs offensives.
 
34.000 personnes jetées sur les routes
Comme toujours, les affrontements ont aussitôt provoqué l’exode de 34.000 personnes, selon la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan.
 
«Les premières informations font état de 19.000 civils déplacés vers l’Etat du Darfour-Nord, et plus de 15.000 vers celui du Darfour-Centre», a indiqué Marta Ruedas, dont une large majorité de femmes et d’enfants.
 
Selon la Mission de paix conjointe ONU-Union Africaine au Darfour (Minuad), 14.000 déplacés sont actuellement hébergés sur une base de cette force près de la ville de Sortoni dans l’Etat du Darfour-Nord.
 
Un dialogue fragmenté et des progrès limités, selon l’ONU
«Dans ce contexte de reprise des confrontations militaires, le processus politique visant à résoudre le conflit par le dialogue demeure fragmenté et les progrès sont jusqu’ici limités», a commenté Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix.

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