Soudan : deux nouveaux morts lors de manifestations contre le pouvoir militaire
Les protestataires ont répondu à l'appel de militants pro-démocratie, très active lors du soulèvement populaire ayant mené à la chute, en avril 2019, du dictateur Omar El-Béchir.
Des rassemblements entachés de violences. Un deuxième manifestant a été tué, jeudi 6 janvier au Soudan, lors de nouvelles manifestations rassemblant des milliers de personnes contre le pouvoir militaire, a annoncé le Comité central des médecins au Soudan.
"Un deuxième manifestant, qui n'a pas encore été identifié, est décédé après avoir été blessé par balle au bassin par les forces putschistes" à Omdourman, en banlieue de la capitale Khartoum, a précisé cette association indépendante. Plus tôt, un autre manifestant avait été tué par "un tir à la tête de la part des forces putschistes", également à Omdourman, avait-on annoncé de même source. Au total, 59 personnes sont mortes dans la répression des manifestations depuis le coup d'Etat du général Abdel Fattah Al-Burhane le 25 octobre 2021.
Un pouvoir entièrement civil réclamé
Selon des témoins, les forces de l'ordre ont aussi tiré à Khartoum, la capitale, des gaz lacrymogènes contre la foule qui avançait vers le palais présidentiel et le QG de l'armée.
En dépit d'une répression meurtrière, l'Association des professionnels soudanais, fer de lance de la révolte contre le dictateur Omar El-Béchir déchu en 2019 et contre les militaires depuis le putsch du 25 octobre, avait appelé à de nouvelles manifestations pour réclamer un pouvoir entièrement civil.
Des élections promises pour juillet 2023
Le Premier ministre, Abdallah Hamdok, visage civil de la transition dans le pays, a démissionné dimanche, estimant que les différentes forces politiques du pays étaient trop "fragmentées" pour parvenir à une sortie de crise.
Le général Burhane, qui a prolongé de deux ans son mandat à la tête du pays, promet toujours des élections pour juillet 2023. Or, les Etats-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et la Norvège ont exhorté mardi les militaires soudanais à ne pas nommer unilatéralement un nouveau chef du gouvernement. Cela "saperait la crédibilité" des institutions de transition "et risquerait de plonger le pays dans un conflit", ont-ils averti.
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