Soudan : trois manifestants tués et une centaine d'opposants blessés lors d'un rassemblement dénonçant le coup d'Etat militaire
L'opposition se mobilise samedi pour protester contre la prise de pouvoir du général Abdel Fattah Al-Burhane.
Trois manifestants ont été tués et une centaine ont été blessés par les forces de sécurité à Omdourman (Soudan), ville-jumelle de Khartoum, samedi 30 octobre, lors de protestations dénonçant le coup d'Etat militaire, a annoncé un syndicat de médecins pro-démocratie.
Les opposants à ce coup d'Etat militaire au Soudan manifestent contre le général Abdel Fattah Al-Burhane, et sont décidés à remettre la transition démocratique sur les rails malgré cinq jours de répression meurtrière. Ces nouveaux décès portent à douze le nombre de protestataires tués depuis que le chef de l'armée, lundi, a annoncé dissoudre l'ensemble des institutions du pays.
Le risque d'un nouveau bain de sang dans un pays miné par les conflits n'entame en rien la détermination des manifestants, assure à l'AFP la militante prodémocratie Tahani Abbas. "Les militaires ne nous dirigeront pas", affirme-t-elle. Et la "manifestation du million" samedi, promise sur les réseaux sociaux et par des graffitis sur les murs de Khartoum – où les autorités ont coupé l'internet et le réseau téléphonique – n'est qu'un "premier pas".
Samedi, un premier défilé est parti d'Omdourman, ont indiqué des témoins, alors que les forces de sécurité quadrillaient la capitale, bloquaient les ponts la reliant à ses banlieues et fouillaient passants et voitures. A Khartoum comme à Kessala ou Gedaref dans l'est du pays, les cortèges, au milieu de pneus brûlés, ont scandé "Non au régime militaire" et "Pas de retour en arrière possible", dans un pays sorti en 2019 de 30 années de dictature d'Omar el-Béchir, écarté par l'armée sous la pression de la rue. Des marches ont eu lieu aussi au Kordofan-Nord et dans l'Etat du Nil Blanc.
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