Soudan : les leaders de la contestation appellent à la "désobéissance civile" pour écarter l'armée au pouvoir
Les manifestants veulent répondre à la violente répression par un "acte pacifique".
Les chefs de la contestation au Soudan ont appelé, samedi 8 juin, à la "désobéissance civile" à partir de dimanche, pour faire pression sur les militaires au pouvoir, accusés de répression brutale contre les manifestants. "Le mouvement de désobéissance civile commencera dimanche et ne se terminera que lorsqu'un gouvernement civil aura été annoncé", a indiqué l'Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de la contestation, dans un communiqué.
Cet appel intervient au lendemain de la visite à Khartoum du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, venu en médiateur entre la contestation et le Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution du président Omar el-Béchir le 11 avril. Il survient aussi cinq jours après la violente dispersion par les forces de sécurité d'un sit-in, organisé depuis le 6 avril, devant le QG de l'armée à Khartoum, dans le prolongement du mouvement de contestation déclenché en décembre.
Un climat de "terreur" à Khartoum
Qualifiée de "massacre" par la contestation, cette dispersion a été suivie d'une vague de répression cette semaine. Selon des habitants, un climat de "terreur" s'est emparé de la capitale. D'après des médecins proches de la contestation, plus de cent personnes sont mortes et plus de cinq cents autres ont été blessées, en majorité lors de la dispersion du sit-in. Le gouvernement a nié ces chiffres, évoquant un bilan de 61 tués.
Pour la SPA, la désobéissance civile constitue "un acte pacifique capable de mettre à genoux le plus puissant arsenal d'armes au monde". Cette nouvelle forme d'action intervient après deux jours de grève générale, les 28 et 29 mai, pour faire pression sur l'armée. La forme que prendra cette "désobéissance civile" n'a pas été précisée, alors que les rues de Khartoum sont quasiment désertes depuis lundi en raison de la répression.
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