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Deux milliards d'euros pour stabiliser la région du lac Tchad

Une conférence consacrée à la région du lac Tchad a réuni 70 Etats, banques de développement et ONG à Berlin, les 3 et 4 septembre. 1,8 milliard d’euros d’aide ont été promis aux pays frappés par une grave sécheresse. Cette aide importante vise à stabiliser la région en butte aux attaques djihadistes, favoriser son décollage économique et, espère-t-on, freiner les flux migratoires vers l’Europe.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Conférence sur la région du lac Tchad (Berlin) (Abdulhamid Hosbas / Anadolu Agency)

1,87 milliard d’euros d’aide à laquelle s’ajoute 400 millions de prêts, c’est l'enveloppe promise par 70 Etats et organisations internationales réunis début septembre à Berlin aux pays frontaliers du lac Tchad.

Crise humanitaire
L'aide internationale a permis d'éviter une famine en 2017 dans la région, mais plusieurs millions de personnes ont encore désespérément besoin d'aide au Nigeria, au Niger, au Tchad et au Cameroun. «La crise n'est pas terminée. Il y a encore 10 millions de personnes qui ont besoin d'une assistance vitale», a déclaré Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence. «Un quart des personnes que nous essayons d'atteindre sont des déplacés et leur seul moyen de rester en vie est ce que fournissent les organisations humanitaires».

L'Allemagne qui est, avec la France, l'une des premières destinations des migrants africains, a promis 100 millions d'euros d'aide humanitaire d'ici 2020, en plus des 40 millions d'euros alloués aux efforts de stabilisation et de prévention des conflits, a souligné le chef de la diplomatie, Heiko Maas.

Selon Gerd Müller, ministre du Développement de retour d'une visite au Tchad, 2,4 millions de personnes ont déjà fui la région en raison du changement climatique et des violences imputées aux djihadistes de Boko Haram ou de l'Etat islamique.

Vision de long terme
«Nous avons besoin d'une solution européenne commune. La communauté internationale doit s'impliquer beaucoup plus dans la région afin de donner à ces personnes une chance de survie et d'éradiquer le terrorisme», affirme-t-il dans un communiqué.

Lutte contre la sécheresse, lutte contre le terrorisme, lutte contre l’immigration sont de plus en plus liées dans la vision des Européens et des bailleurs de fonds. «Il faut créer des emplois dans ces pays pauvres pour que ceux qui vivent de la fraude puissent avoir du travail», affirmait Angela Merkel lors de sa récente tournée dans la région.

Berlin s’investit également militairement dans la région. 650 soldats allemands sont présents au Mali dans les forces des Nations Unies (Minusma). L’idée est de débarasser la région de ses groupes djihadistes, dans leurs différentes versions: AQMI, EIGS, MUJAO au Sahel, ou Boko Haram au Nigeria et au Cameroun.

Il s’agit d’aider les pays les plus pauvres à réussir leur décollage économique. Leur stabilité et leur sécurité étant perçues comme étroitement liées à celles de l’Europe.

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