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"On ne sait pas ce qui se passe" : le témoignage de Français expatriés au Tchad, après la mort du président Idriss Déby

La situation est confuse au Tchad, après la mort de son président Idriss Déby, à 68 ans. Les Tchadiens et les Français qui habitent le pays ne savent pas ce que demain leur réserve.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
C'est Mahamat Idriss Déby (premier rang à gauche), l'un des fils du président tchadien Idris Déby qui a perdu la vie mardi 20 avril, qui va présider le Conseil militaire de Transition pour une durée de 18 mois. (CHADIAN PRESIDENCY / HANDOUT / ANADOLU AGENCY)

Idriss Déby est décédé au lendemain de l'annonce de sa victoire à l'élection présidentielle du Tchad pour un sixième mandat. L'armée a annoncé mardi 20 avril, que le chef d'État était mort des suites de ses blessures, quelques jours après avoir été visé par des tirs de rebelles dans le nord du pays, alors qu'il était sur les lieux des combats pour commander les forces armées.

C'est son fils, Mahamat Idriss Déby, qui a été désigné chef d'État par intérim, pour 18 mois. Mais les rebelles contre lesquels le gouvernement se bat ont annoncé rejeter "catégoriquement" le conseil militaire de transition mené par le fils du défunt.

Fuite des habitants au Cameroun

Ils "promettent" mardi 20 avril, de "marcher sur N'Djamena". "Il y a des chars qui sont là depuis quelques jours, décrit Thierry Miallier qui vit dans la capitale. Les tranchées, faites il y a plusieurs années, ont dû être recreusées. On a un gouvernement de transition qui est calme. Par contre, comme c'est un pays qui est spécial, comme la succession d'ordre dynastique sera peut-être un peu contestée, on se méfie."

"La panique vient plutôt de la capitale parce que les gens sont coincés, confirme Stéphanie Vergniault. Mais cette fondatrice d'une ONG de défense des éléphants, installée dans la brousse à 150 km de la capitale, n'est pas non plus rassurée. C'est effrayant. Les gens fuient au Cameroun voisin. On n'est sûr de rien en matière sécuritaire. On ne sait pas ce qui se passe."

"C'est clair que les gens ont peur."

Stéphanie Vergniault

ressortissante française au Tchad

Selon Stéphanie Vergniault, la question sécuritaire prédomine, mais il y a aussi la question du ravitaillement. "C'est comme en 2008. On ne savait pas ce qu'on allait manger le lendemain. Il n'y avait plus de vivres, il n'y avait plus d'eau. La population est en train de vivre ça en ce moment. C'est clair que les gens ont peur. Idriss Déby est resté 30 ans à la tête du pays, en le dirigeant d'une main de fer. Tout peut arriver ! En bien comme en mal."

L'inquiétude des Français installés au Tchad : reportage de Valentin Dunate

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