Tunis accueille son premier bateau de croisière, depuis l’attentat du Bardo
Tous les paquebots touristiques avaient interrompu leurs voyages en Tunisie après l’attaque du musée du Bardo le 18 mars 2015. L’arrivée du bateau allemand était attendue avec impatience par les commerçants.
C’est une première depuis l’attentat contre le musée du Bardo, le 18 mars 2015, il y a un an et demi. Un bateau de croisière a fait escale à Tunis jeudi 6 octobre. L’attaque du Bardo, revendiquée par le groupe Etat islamique, avait fait 22 morts, en majorité des passagers de ces bateaux de luxe en visite dans la capitale tunisienne. En Tunisie, où le tourisme est en berne après trois attentats l’an dernier, le bateau était donc attendu de pied ferme.
Une première escale en forme de test
A l’entrée du port de la Goulette, en ce début octobre, des dizaines de policiers contrôlent tous les véhicules. L’escale de ce paquebot allemand est un ballon d’essai, et la sécurité est au cœur des préoccupations de la compagnie de croisière, explique Mustapha Jabeur, directeur de l’entreprise qui exploite le terminal portuaire. "Nous leur avons dit que l’aspect sécuritaire en Tunisie s'était nettement amélioré. Si jamais vous avez une petite hantise, vous pouvez venir. Vous avez un terminal qui est stérile sur le plan sécuritaire", assure-t-il.
Dans le petit village touristique du port de la Goulette, les commerçants n'avaient pas ouvert depuis un an et demi et le jour de l'attentat, "depuis le 18 mars 2015, c'est le dernier jour que l'on a ouvert", témoigne Jameleddine. Pour cette première escale, il n'a vendu qu'un porte-clés, mais ce qu'il attend vraiment c'est le retour des croisières régulières.
Certains touristes restent à l'intérieur
À l’accostage du paquebot, une petite fanfare se met à jouer, les musiciens et leurs chameaux s’avançant sur le quai. Une centaine de passagers participe à l’excursion organisée par la compagnie mais seuls quelques touristes partent en taxi. "Peut-être que la prochaine fois, il y aura plus de touristes et on travaillera", se rassure Mohsen, en faisant briller sa voiture.
Lors de cette excursion certains touristes ont décidé de visiter la médina comme Evelyne et sa famille, alors que d’autres sont restés à l’intérieur. "Il y avait des gens qui avaient un peu peur d’aller dans la ville mais la plupart sont très curieux et veulent voir ", constate la croisiériste.
La Tunisie est sûre, elle est prête.
Les autorités tunisiennes veulent communiquer au maximum sur cette escale pour convaincre les compagnies de croisière de reprendre des rotations régulières vers Tunis, peut-être en janvier prochain. "C’est le message que l’on veut donner à toutes les compagnies, les grosses compagnies comme les petites. LaTunisie est sûre, elle est prête", résume Mohamed Sekhiri, commandant du port.
Pour l’instant, la visite du musée du Bardo n’est pas prévue au programme des excursions, son image reste trop fortement associée à l’attentat de l’an dernier. Avant cette date, le port recevait environ 500 000 passagers par an, et 900 000 juste avant la révolution de 2011.
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