Tunisie : les opposants Brahmi et Belaïd tués par la même arme
Le ministre de l'Intérieur a indiqué que l'arme automatique de calibre 9 mm qui a tué Mohamed Brahmi avait également servi pour l'assassinat de Chokri Belaïd, en février.
Alors que la Tunisie est paralysée par une grève générale après l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi, le ministre de l'Intérieur tunisien a donné, vendredi 26 juillet, des précisions sur les circonstances du drame.
Selon Lotfi Ben Jeddou, le meurtre du leader politique de gauche, jeudi devant son domicile de Tunis, présente des similitudes avec celui d'un autre opposant, assassiné en février : Chokri Belaïd.
Francetv info revient sur ces éléments concordants.
L'implication probable d'un salafiste extrémiste
"Les premiers éléments de l'enquête ont montré l'implication de Boubaker Hakim, un élément salafiste extrémiste", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. L'homme, âgé de 30 ans, natif de Paris et répertorié comme "ouvrier expatrié", était déjà recherché en Tunisie pour détention et trafic d'armes. Lotfi Ben Jeddou a ajouté que l'homme était également impliqué dans l'assassinat de Chokri Belaïd, lui aussi tué aussi par balles. Il a échappé récemment à la police, qui a donné l'assaut à son domicile. "Il a pris la fuite, abandonnant ses effets personnels et des armes", a indiqué Mustapha Taieb Ben Amor, directeur de la sûreté publique.
Le ministre, un indépendant en poste depuis mars, a exclu l'implication de partis politiques dans l'assassinat des deux opposants de gauche. Leurs familles et partisans accusent tous le parti islamiste au pouvoir Ennahda, qui dément.
La même arme, un calibre 9 mm
Le ministre a communiqué de nouveaux détails balistiques. "La même arme automatique de calibre 9 mm qui a tué Chokri Belaïd [en février] a aussi tué Mohamed Brahmi", a-t-il affirmé. Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd ont été tués dans des circonstances similaires : par balles et devant leur domicile.
Des circonstances comparables
Mohamed Brahmi a été abattu de quatorze balles tirées à bout portant par deux inconnus à moto, devant son domicile de Tunis. Interrogé par une station de radio, Mohsen Nabti, membre du bureau politique du Mouvement populaire, la petite formation de gauche dont Brahmi était le coordinateur général, a précisé, en pleurs, que ce dernier était alors accompagné de son épouse et de ses enfants.
En février, Chrokri Belaïd avait lui aussi été pris pour cible dans une rue de Tunis, à proximité de son domicile. Alors qu'il sortait de chez lui, ce leader de l'opposition de gauche avait été touché par plusieurs balles, tirées à bout portant par un homme portant un vêtement de type burnous, sorte de long manteau traditionnel en laine avec une capuche pointue.
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